Claude Debussy est un compositeur français né le à Saint-Germain-en-Laye et mort le à Paris.
En posant en 1894 avec Prélude à l’Après-midi d’un faune le premier jalon de la musique moderne, Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale. Il est brièvement wagnérien en 1889, puis anticonformiste le reste de sa vie, en rejetant tous les académismes esthétiques. Avec La Mer, il renouvelle la forme symphonique ; avec Jeux, il inscrit la musique pour ballet dans un modernisme prophétique ; avec Pelléas et Mélisande, l’opéra français sort des ornières de la tradition du drame lyrique, tandis qu’il confère à la musique de chambre, avec son quatuor à cordes et son trio, des accents impressionnistes inspirés.
Une part importante de son œuvre est pour le piano (la plus vaste de la musique française avec celle de Gabriel Fauré) et utilise une palette sonore particulièrement riche et évocatrice.
Claude Debussy laisse l’image d’un créateur original et profond d’une musique où souffle le vent de la liberté. Son impact sera décisif dans l’histoire de la musique. Pour André Boucourechliev, il incarnerait la véritable révolution musicale du vingtième siècle.
On peine à réaliser aujourd’hui à quel point Claude Debussy (1862-1918) a renouvelé le langage musical de son temps. Il faut pourtant se rappeler qu’au moment où il achève Pelléas et Mélisande (1902 : écouter le début) et La Mer (1905 : écouter le début), Giacomo Puccini (1858-1924) présente Madame Butterfly (1904), Gustav Mahler (1860-1911) sa Symphonie n° 7 (1905), Richard Strauss (1864-1949) son opéra Salomé (1905), et Jean Julius Christian Sibelius (1865-1957) sa Symphonie n° 3 (1906). Le charme et l’élégance des œuvres de Debussy ne doivent pas nous faire oublier l’audace d’un langage rigoureux, subtil et très en avance sur son temps.
Né à Saint-Germain-en-Laye le 22 août 1862, (Achille) Claude Debussy ne descend pas d’une famille musicienne : son père, Manuel-Achille a entre autres servi dans l’armée et fut également, avec son épouse Victorine Manoury, “marchand faïencier”. Peut-être peut-on expliquer l’anti-conformisme de Claude par sa formation peu conventionnelle. Enfant, il ne va pas à l’école : il est instruit par sa mère et une tante qui remarque ses dons musicaux. De sa première enfance plutôt perturbée (son père a fait deux ans de prison pour avoir combattu auprès des communards), il gardera toujours un esprit rebelle, très indépendant et porté sur l’ironie.
Debussy reçoit des cours de piano d’une certaine madame Mauté (belle-mère de Verlaine, qui épousa sa fille) qui le fait rapidement progresser. À l’âge de 10 ans, il est admis au Conservatoire, ce qui montre sa précocité. Dans cette illustre institution, il travaille avec des professeurs renommés : Antoine-François Marmontel (piano), Albert Lavignac (solfège), etc. Cependant, c’est un élève dissipé et souvent en retard. Au cours des dix années qu’il passera au Conservatoire, il n’obtiendra qu’un seul 1er prix… en accompagnement au piano ! Cependant, il est vu par ses professeurs comme un enfant intelligent, et plutôt talentueux. Il trouve la classe d’harmonie sans intérêt. Son professeur critique ses devoirs, avant d’ajouter : « Évidemment, tout cela n’est guère orthodoxe, mais c’est bien ingénieux ». Un autre le juge ainsi : « Grande facilité, bon lecteur, très bons doigts (pourrait travailler davantage) ; bon harmoniste, un peu fantaisiste, beaucoup d’initiative et de verve. »
Conscients des capacités du jeune Debussy, ses enseignants n’hésitent pas à le recommander pour des concerts ou des leçons. C’est ainsi, qu’à l’été 1880 (il a juste 18 ans), on l’adresse à Mme von Meck, riche veuve russe, connue pour sa passion platonique envers Piotr Illitch Tchaïkovski (à qui elle verse une pension). Elle a besoin d’un pianiste pour faire de la musique de chambre et instruire ses enfants. Il la rejoint en Suisse puis la suit dans ses voyages. Elle apprécie la brillante technique du jeune homme et ses talents de déchiffreur.
Il faut croire que la satisfaction est réciproque car, les 2 étés suivants, c’est Debussy qui sollicite Mme von Meck : elle l’accueille volontiers à Moscou. Là, il découvre les œuvres du Groupe des Cinq et surtout Modest Moussorgski. Cette musique colorée, aux consonances orientales et qui se veut proche du peuple, l’impressionne profondément. Il suit ensuite la famille von Meck à Florence en passant par les capitales de la musique que sont Vienne, Rome et Venise.
Malgré ses relatifs échecs scolaires, ces nombreux voyages avec les Von Meck l’ont rempli d’expériences et d’assurance. En 1884 (il a 22 ans), grâce à sa cantate L’enfant prodigue, il décroche le prestigieux Prix de Rome qui, rappelons-le, procure un séjour de trois ans à la Villa Médicis et une bourse confortable. Pendant son séjour à la « Ville Éternelle », il découvre la musique de Palestrina et les splendeurs de l’Italie mais reste hermétique au bel canto. Il rencontre plusieurs musiciens importants de l’époque, dont Verdi et Liszt. Il noue également des liens avec ses compatriotes artistes (Gaston Redon, Lombard, etc.). Malgré tout, cette période est loin d’être fertile : quatre pièces seulement (par ailleurs mal reçues par le Conservatoire). En outre, il s’ennuie de Paris et démissionne au bout de 2 ans. Deux autres passionnantes expériences l’attendent encore.
En 1887, Debussy est donc de retour à Paris. Il y rencontre encore quelques artistes dont le poète Mallarmé et le peintre Toulouse-Lautrec. Mais il ne reste pas longtemps sur place car, en 1888 (il a 26 ans), il fait le voyage au Festival de Bayreuth et tombe sous le charme. Il y retourne même l’année suivante. Entendant Tristan, il déclare : « C’est décidément la plus belle chose que je connaisse ! » . Même si plus tard, il rejettera violemment Wagner, il en reste marqué à jamais.
En 1889, il visite l’exposition universelle et découvre les sonorités « exotiques », notamment celles du gamelan javanais qui lui font forte impression (gammes, couleurs sonores, ruptures rythmiques…).
Claude Debussy meurt le au 24 square du Bois de Boulogne. D’abord inhumé au cimetière du Père-Lachaise, sans discours et sous les tirs d’obus des Pariser Kanonen, Claude Debussy repose désormais au cimetière de Passy, dans le 16e arrondissement. Chouchou meurt de la diphtérie le , elle est enterrée dans la tombe de son père, à Passy, sans que le monument porte de signe distinctif. Emma, morte en 1934, est enterrée à leurs côtés.
Sources : Wikipédia, Symphozik