Claude Cahun, artiste.

Claude Cahun (naissance comme Lucy Schwob le 25 octobre 1894 à Nantes, mort le 8 décembre 1954 à Saint-Hélier (Jersey)), est une personnalité artistique française, écrivant, pratiquant les arts plastiques et la photographie.

Sa vie est étroitement liée à celle de Suzanne Malherbe (Marcel Moore), autre artiste d’origine nantaise, sa compagne.

En lien avec le mouvement surréaliste, Claude Cahun s’engage aussi dans la vie politique de l’entre-deux-guerres puis dans la Résistance pendant l’occupation allemande de Jersey.

Son œuvre se compose de nombreux livres, articles, photographies, en large partie autobiographiques, et publiés sous divers noms.

Cahun se réclame de genre neutre dès 1930 et milite dans les milieux gays et lesbiens.


Lucy Schwob naît le 25 octobre 1894 à Nantes1. Son père est Maurice  Schwob, propriétaire, directeur et rédacteur du journal républicain de Nantes Le Phare de la Loire, acheté en 1876 par son grand-père George Schwob. Malgré l’aisance matérielle de sa famille, sa petite enfance est malheureuse en raison de l’état de santé de sa mère, Marie-Antoinette Courbebaisse, qui sombre dans la démence.

L’écrivain Marcel Schwob est son oncle et l’écrivain Léon Cahun son grand-oncle.

Schwob est élève au lycée de jeunes filles de Nantes. Durant les années 1905-1906 et 1906-1907, certaines condisciples la persécutent en raison de sa judéité. Ces persécutions sont exacerbées parce que c’est l’époque où se discute la question de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus. Dans l’ensemble, l’enfant ne fait pas état de cette situation dans sa famille. En 1907, on  l’attache à un arbre avant de commencer une lapidation, vite interrompue par les surveillants. Lors de la distribution des prix, l’hostilité de la salle apparaît à Maurice Schwob, qui décide de retirer son enfant du lycée. En 1907-1908, Schwob rejoint une institution anglaise dans le Kent, à la Parson’s Mead School à Ashtead. En 1908-1909, Schwob est de nouveau au lycée de Nantes, mais ne suit qu’une partie des cours.

C’est durant cette année scolaire que Schwob tombe en amour avec Suzanne Malherbe. Les deux se connaissent depuis une dizaine d’années, puisque les Malherbe sont des amis des Schwob. Leur relation est clandestine jusqu’en 1917. Cette année-là, les deux deviennent « sœurs par alliance » lorsque Maurice Schwob, divorcé de Marie-Antoinette, se remarie avec la mère de Suzanne, Marie Rondet, veuve depuis 1915. Dès lors, Malherbe et Schwob vivent ensemble dans un appartement dans l’immeuble du Phare de la Loire, place du Commerce. Malherbe est alors inscrite à l’École des beaux-arts de Nantes (de 1915 à 1918).

En 1914, le Mercure de France publie ses premiers textes sous le  pseudonyme de Claude Courlis puis de Claude Cahun (vers 1917), reprenant le nom de sa grand-mère paternelle, Mathilde Cahun. Ce nouveau nom participe de sa volonté de brouiller son identité de genre (Claude remplaçant Lucy comme Marcel remplace, parfois, Suzanne, pour Malherbe) tout en affirmant ses origines juives, en lignée paternelle (Cahun remplaçant Schwob). Cahun publie aussi des textes dans Le Phare de la Loire, illustrés par Suzanne Malherbe, sous le nom de Moore.

En 1918, Claude Cahun part à Paris pour des études de Lettres et Suzanne Malherbe la rejoint un peu plus tard. Suzanne Malherbe, peintre, graveuse et collagiste, a choisi le nom d’artiste de (Marcel) Moore et est la compagne de Claude Cahun, jusqu’à sa mort.

Claude Cahun s’installe définitivement à Paris à partir de 1922 avec Marcel ; les deux vivent au 70, bis rue Notre-Dame-des-Champs dans le quartier de Montparnasse.

En 1925, Cahun publie dans la revue Mercure de France Les Héroïnes, textes sur Ève, Dalila, Judith, Sapneho…

En 1928, Cahun rejoint le groupe théâtral Le Plateau, animé par Pierre Albert-Birot et y effectue des mises en scène baroques. Cahun y rencontre Henri Michaux, Pierre Morhange et Robert Desnos. En 1929, Cahun joue dans la pièce de théâtre Barbe-Bleue de Pierre Albert-Birot. Cahun entreprend la traduction d’une étude de psychologie sociale du « médecin-philosophe-poète » Havelock Ellis (Mercure de France). Cahun collabore à la revue Bifur qui publie une de ses photographies et se lie d’amitié avec l’écrivain Georges Ribemont-Dessaignes.

En 1930, Cahun publie Aveux non avenus (Éditions du Carrefour), texte autobiographique illustré de photomontages, avec le soutien de la libraire Adrienne Monnier.

En 1932, Malherbe et Cahun adhèrent à l’Association des écrivains et  artistes révolutionnaires (AEAR). Claude Cahun rencontre André Breton et René Crevel et fréquente le groupe surréaliste. Elle est aussi liée au « groupe Brunet » fondé par Jean Legrand.

En 1934, Cahun fait paraître un tract Les paris sont ouverts aux éditions José Corti, qui dénonce la position de Louis Aragon, lequel vient de quitter le mouvement surréaliste pour se fondre dans la doctrine du Parti  communiste français. En 1935, aux côtés d’André Breton et de Georges Bataille, Cahun participe au groupe (éphémère) Contre Attaque.

En 1936, Cahun expose à la première Exposition surréaliste  d’objets (Galerie Charles Ratton à Paris, du 22 au 29 mai) et, à Londres, à l’International Surrealist Exhibition (New Burlington Galleries). En juillet 1937, Cahun illustre de vingt photographies le poème de Lise Deharme Le Cœur de pic (José Corti).

En juillet 1937, Claude Cahun et Marcel Moore achètent une ferme à Jersey, La Rocquaise, et s’y installent en mai 1938.

Entre 1940 et 1945, Jersey est occupée par les Allemands. Les deux artistes participent à la Résistance en rédigeant et en diffusant des tracts en allemand à destination des soldats de la Wehrmacht, signés Le soldat sans nom. Cahun et Moore profitent en particulier des cérémonies de funérailles militaires, le cimetière utilisé par les Allemands étant situé près de leur maison. Leur identification comme étant à l’origine de ces tracts n’arrive que tardivement, après un premier interrogatoire en mars 1943. Leur arrestation a lieu le 25 juillet 1944 et est suivie d’une condamnation à mort le 16 novembre. Leur peine est commuée en février 1945, à une époque où la France est presque totalement libérée, tandis que les îles anglo-normandes restent occupées, Jersey jusqu’au 9 mai 1945. Cahun et Moore ne sont  libérées qu’à ce moment et retrouvent leur demeure pillée.

Pendant toute la guerre, Claude Cahun a tenu un carnet de note, le scrap-book.

Affectée par les années de guerre, la santé de Claude Cahun se dégrade. Au cours de l’année 1953, Cahun tente de renouer des liens avec ses amis surréalistes (André Breton, Meret Oppenheim, Benjamin Péret, Toyen), pense à s’installer à Paris, y cherche un logement, mais rentre finalement à Jersey pour y mourir quelques mois plus tard, le 8 décembre 1954 à Saint-Hélier.

Source : Wikipédia.

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