Centenaire de l’émission dite “de Bordeaux”.

Le 19 septembre 1870, Paris est assiégée par les Allemands. L’Hôtel de la Monnaie de Bordeaux est choisi pour imprimer les timbres nécessaires à l’affranchissement du courrier sur le territoire non occupé. C’est Delebecque, ancien directeur de la Monnaie de Strasbourg qui est chargé de diriger les travaux. Le matériel d’impression

étant resté à Paris on décide d’imprimer les nouveaux timbres par le procédé de la lithographie. Ce sont les seuls timbres de la période 1849 à 1900 à être imprimés ainsi. L’émission est désignée par les philatéliste sous le terme “Émission de Bordeaux”.

Les timbres doivent ressembler le plus possible aux cérès utilisés dans Paris. Avant tout il est nécessaire de créer un modèle. La maison Augé-Delille réalise un premier dessin sur bois. Puis Dambourgez, artiste lithographe, dessine à la plume, sur une pierre, un premier modèle du 20c. Un premier essai est réalisé. Il donne les timbres désigné sous le type I. Mais le dessin trop fin pose des problèmes de qualité lors de la fabrication. On fait appel à un artiste spécialisé dans la gravure sur pierre Léopold Yon. Il réalise quelques modifications et simplifie le dessin.

Afin de gagner du temps on choisi d’imprimer les nouveaux timbres en feuille de 300 exemplaires. Il faut donc réaliser une pierre lithographique qui permette de les imprimer en une fois. Techniquement, il très difficile de reproduire 300 fois le même modèle sur la pierre. On décide alors de créer une pierre intermédiaire sur laquelle on copie 15 fois le modèle (5 horizontal, 3 vertical). Cet ensemble est communément appelé bloc report. Le bloc report est ensuite copié 20 fois sur la pierre servant à l’impression.

Lorsque l’on fabrique un bloc report on n’obtient pas 15 copies identiques du modèle. En effet, le procédé de copie introduit des modifications dans le dessin. Chaque modèle devient différent et par conséquent chaque timbre imprimé. Par chance, on a retrouvé des feuilles de timbres plus ou moins compètes. Des philatélistes (passionnés) on put établir avec certitude les caractéristiques de chaque timbre composant un bloc report. Ainsi, il devient possible de donner la position “exacte” d’un timbre isolé (détaché ou sur lettre) dans le bloc-report.

La fabrication des timbres a présenté un certain nombre de difficultés. La pierre s’usant très vite, plusieurs pierres lithographiques ont dut être fabriquées. Pour certaines émission il a été nécessaire de constituer plusieurs bloc report (jusqu’à trois). Ils ont chacun des particularités et sont désignés par le terme “report 1”, “report 2” et “report 3”.

Avec plusieurs types, les reports et de nombreuses nuances de couleur, l’émission de Bordeaux est très intéressante à collectionner. Pour les plus passionnés la reconstitution d’un bloc report ou même d’une planche peut occuper toute une vie de collectionneur. Malheureusement bon nombre de pièces sont rares et chères.

Emission de Bordeaux, carte maximum, Bordeaux, 7/11/1970.

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Sources : Wikipédia, YouTube.