Cendrillon, un conte ancien.

Cendrillon est un conte ancien et le nom du personnage central.

L’Occident connaît surtout cette histoire à travers les versions fixées par Giambattista Basile dans La gatta Cenerentola, Charles Perrault dans Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre et par les frères Grimm dans Aschenputtel. Il existe cependant une multitude de versions de par le monde, dont certaines peuvent être très différentes de celles connues en Occident.


Comme pour beaucoup d’histoires appartenant avant tout au patrimoine oral, on retrouve ce conte-type de l’enfant passant des cendres au trône un peu partout à travers les époques et les cultures.

Parmi les multiples versions antiques du conte que l’histoire littéraire a retenues il y a celle-ci, retranscrite au IIIe siècle par Claude Élien : l’auteur raconte l’histoire de Rhodope, une jeune Grecque embarquée en Égypte comme esclave. Un jour, un aigle lui vola une de ses chaussures alors qu’elle était au bain. L’oiseau laisse tomber la chaussure aux pieds d’un pharaon nommé Psammétique  ; frappé de stupeur par la délicatesse de la chaussure, il promet d’épouser la femme à qui elle appartient.

Mais vraisemblablement Élien ne faisait que reprendre une légende déjà contée par Strabon au sujet de la pyramide de Mykérinos dont il rappelle que certains auteurs disaient que c’était le tombeau d’une courtisane nommée Rhodopis (Yeux de rose).

L’histoire de Yexian, tirée d’un ouvrage chinois du IXe siècle, le Youyang zazu, possède de nombreuses similitudes. De même, on peut retrouver des trames semblables dans plusieurs des Mille et Une Nuits, ou dans l’histoire de Chūjō-hime, parfois surnommée la Cendrillon japonaise. Adhémard Leclère a publié deux versions du conte : l’une cambodgienne qu’il compare à une version annamite ; l’autre collectée chez les Chams.

Cette notion du pied de petite taille se retrouve dans cette version chinoise qui vouait à cette époque une adoration particulière pour les pieds de petite taille, et ce jusqu’à la révolution culturelle du xxe siècle.

Le conte d’Oochigeas, popularisé dans les années 1990 par une chanson de Roch Voisine, La Légende d’Oochigeas (indian song), est une version des Abénaquis de la Nouvelle-Angleterre, dont on ne peut dire si elle est antérieure ou pas à l’arrivée des colons européens. Bien que situé dans un cadre très « local », les composantes du conte y sont présentes : l’héroïne, Oochigeas (« la petite marquée » par le feu) est la dernière de trois sœurs, elle est confinée à l’entretien du feu qui brûle son visage et ses cheveux (ici, pour cuire des poteries) ; le « prince » est ici un chasseur qui a le pouvoir de se rendre invisible ; la robe somptueuse qui remplace les vêtements sales et brûlés n’est pas ici fournie par une fée ou une intervention surnaturelle, c’est l’héroïne qui se fait un habit invraisemblable d’écorce de bouleau. Les sœurs feignent de voir le jeune homme et sont vite démasquées. Oochigeas, elle, peut voir et donc, épouser le chasseur, après avoir été miraculeusement guérie de ses brûlures par la sœur du chasseur.

Mathilde de Morimont (Mechthild von Mörsberg) qui vécut entre le XIe et XIIe siècle (décès le 12 mars 1152) est la personne qui aurait inspiré la légende de la petite Mathilda6. La légende, de près de 500 ans plus ancienne que le fameux conte de Charles Perrault est troublante de similitude; ce qui n’a rien d’étonnant, les contes de Perrault ayant pour origine des récits issus de toute l’Europe chrétienne médiévale. Le château où Mathilde a grandi est aujourd’hui en ruines mais visitable. Le château du Morimont (Burg Mörsberg) se trouve sur la commune d’Oberlarg (Haut-Rhin) sur une colline à 522 m d’altitude à proximité de la frontière Suisse.

L’histoire : Une jeune orpheline, gardeuse d’oies, qui reçoit de sa marraine une pomme (et non une citrouille) susceptible d’exaucer trois vœux. Grâce à ce fruit magique, Mathilde acquiert une robe magnifique et se rend par deux fois au bal organisé par un chevalier aussi beau que riche. Problème : à minuit, la belle redevient invisible. Le chevalier, au désespoir, fait  rechercher celle qui a conquis son cœur, parvient à la retrouver grâce à une bague (et non un soulier de verre) qu’il lui avait offerte et finit par l’épouser.

En Europe encore, Giambattista Basile a recueilli les histoires de la tradition orale, dans son recueil de contes, Le conte des contes ou Le divertissement des petits enfants. Le conte de La Gatta cenerentola (La Chatte des cendres), publié dans le Pentamerone, I, 6, présente Zezolla, fille d’un prince. Le récit, que Perrault a pu lire et épurer, y est plus brutal et détaillé. La baronne d’Aulnoy publie en 1698 dans le recueil Contes nouveaux ou Les Fées à la mode, Finette Cendron, version du conte dans laquelle le merveilleux joue une part très différente.

Il existe des versions « masculines » de ce conte, centrées autour d’un (anti-)héros équivalent à Cendrillon (Askeladden dans le folklore  norvégien, ou Ivan Zapetchnik, c’est-à-dire « Ivan-de-derrière-le-poêle » que l’on retrouve dans de nombreux contes russes, comme Sivko-Bourko par exemple).

La première étude approfondie des nombreuses variantes du conte est due à l’Anglaise Marian Roalfe Cox, qui, aidée de plusieurs spécialistes de divers pays, en a recensé 345 (parmi lesquelles un conte de Bonaventure des Périers, la version de Basile et celle de Perrault) dans son ouvrage intitulé Cinderella (1893). Cette œuvre considérable a ensuite connu un certain oubli, et ce n’est qu’en 1951 qu’une nouvelle étude, due à la Suédoise Anna Birgitta Rooth, The Cinderella Cycle, qui présente près de deux fois plus de variantes que celle de Cox, l’a en partie supplantée ; Anna Rooth rend hommage à sa devancière dans son Introduction.

William Ralston s’était intéressé au sujet dans son article Cinderella (in The Nineteenth Century, 1879). D’autres études sur divers aspects ou variantes du conte ont été publiées, notamment par R.D. Jameson (Cinderella in China, 1932), Arthur Wailey (The Chinese Cinderella Story, 1947) ou Nai-Tung Ting (The Chinese Cinderella Story, 1974), pour ce qui concerne les racines chinoises. Reidar Th. Christiansen a étudié les variantes irlandaises (Cinderella in Ireland, 1950), et William Bascom les équivalents africains (Cinderella in Africa, 1972). Alan Dundes, qui salue lui aussi le travail de pionnière de Cox et celui de Rooth, a publié une collection d’essais de différents spécialistes sur ce thème (Cinderella: A Casebook, 1982). Neil Philip, qui se dit plus intéressé par les histoires elles-mêmes que par leur analyse, a fait paraître Cinderella’s Many Guises en 1980, et The Cinderella Story en 1989.

L’étude comparative des versions originaires de diverses cultures montre entre autres combien la version de Perrault, qui fait référence, a imposé dans l’imaginaire collectif un certain nombre de détails qui sont absents ou traités différemment ailleurs.

Cendrillon n’est que le surnom de l’héroïne, dérivé du fait qu’elle travaille constamment auprès du foyer. Elle est également salie par la cendre, qui a toujours été symbole d’humiliation et de pénitence : la Bible fait mention de Jérémie appelant à se rouler dans les cendres et l’Odyssée, d’Ulysse s’asseyant sur la cendre. Quant aux pères de l’Église, ils nous montrent les pénitents se couvrant la tête de cendres ou vivant dans la cendre. Dans la version de Charles Perrault, Javotte, la belle-sœur aînée, lui donne un autre surnom, celui de Cucendron, ou Culcendron, mais la sœur cadette, moins vulgaire, la surnomme simplement Cendrillon, surnom prévalant par la suite sur Cucendron. Dans la version de l’opéra de Jules Massenet, le père de Cendrillon, Pandolfe, l’appelle Lucette.

Ce seront essentiellement Charles Perrault en 1697 avec Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre et Jacob et Wilhelm Grimm, en 1812 avec Aschenputtel ou Aschenbrödel qui auront permis au conte de se fixer sous la forme qu’on lui connaît dans l’imaginaire collectif.

« Cendrillouse » et « Souillon » sont les noms donné à Cendrillon en Acadie. Une version locale a d’ailleurs été publiée par Melvin Gallant sous le nom Cendrillouse en 2011.

Néanmoins, son nom anglais « Cinderella » résulte d’une traduction en fait inexacte de son nom original ; car contrairement à ce que cela pourrait laisser penser, la traduction anglaise de « cendre » n’est pas « cinder » – qui signifie « escarbille » – mais « ash ». L’Oxford English Dictionnary précise que cinder n’a pas la même étymologie que « cendre ». Une autre différence réside dans ce que désignent respectivement l’escarbille et la cendre : la cendre est une matière poussiéreuse et propre résultant d’une combustion complète, alors que l’escarbille est une matière solide et sale résultant d’une combustion incomplète.

Source : Wikipédia.

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