La cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation du Puy-en-Velay (Haute-Loire).

La cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation du Puy-en-Velay est un monument majeur de l’art roman et de l’Occident chrétien. Elle a été érigée en basilique mineure par un bref apostolique de Pie IX, le 11 février 1856.

Une Vierge noire, objet de nombreux pèlerinages au cours des siècles, trône sur un maître-autel baroque. L’actuelle effigie remplace celle qui aurait été offerte par Saint Louis à son retour de la croisade d’Égypte, et qui fut brûlée lors de la Révolution française.

La cathédrale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862 (cloître, université, cathédrale) ainsi que d’un classement en 1889 (bâtiments des mâchicoulis). Elle a été inscrite en 1998 sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

La cathédrale a été élue 2e monument préféré des français en 2015 dans le cadre d’une émission de télévision. Elle est située à proximité de la chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe, elle-même élue 4e monument préféré des français en 2014. Depuis mai 2017, ces deux monuments et trois autres aux alentours bénéficient d’un spectacle d’illuminations nocturnes baptisé « Puy de Lumières ».


Les légendes locales du Puy-en-Velay évoluent autour d’un dolmen qui occupait depuis plusieurs millénaires, sans doute, l’emplacement actuel de la cathédrale. Il reste de cette pierre basaltique une partie conservée dans une chapelle du Saint-Crucifix connue sous le nom de Pierre des Fièvres ou Pierre des Apparitions, sorte de dalle de 3 m de longueur sur 2 m de largeur. C’est sur ce dolmen que serait apparue au IIIe siècle la Vierge à une matrone de Ceyssac souffrant d’une fièvre quarte, lui annonçant qu’elle serait guérie en allant s’étendre sur le dolmen. À la suite de la guérison, la dame serait allée voir l’évêque Georges du Velay, considéré comme le premier apôtre du Velay, qui marque les plans d’un modeste oratoire à la Vierge sur l’emplacement décrit par un cerf. Deux siècles plus tard, une autre guérison est mentionnée à l’évêque Vosy qui obtient de Rome l’autorisation de transférer le siège de l’évêché de Ruessio (capitale vellave gallo-romaine) à Anicium (nom gallo-romain du Puy-en-Velay, dont le radical « an » signifie en langue celtique « cercle, circuit, enceinte ») et décide de construire une église-cathédrale. La construction débute avec son successeur l’évêque Scutaire. Selon la tradition locale, l’église angélique est sanctifiée par des anges qui transfèrent de Rome des reliques.

Cathédrale du Puy-en-Velay, carte maximum, 10/05/1980.

En réalité, ces légendes sont formées à partir de la toponymie du rocher qui surplombe l’emplacement du sanctuaire actuel et qui porte le nom de Corneille dont l’étymologie dérive du cerf Cernunnos, dieu gaulois, le site étant un ancien souvenir du culte de cette divnité. Le sanctuaire marial devient rapidement le siège d’un pèlerinage.

Cathédrale du Puy-en-Velay, épreuve d’artiste signée.

Avec cette légende, le Puy-en-Velay est, avec Chartres, le plus ancien sanctuaire marial de la Gaule chrétienne. On a retrouvé sous le pavé du chœur les fondations de cette première église qui mesurait 12 m × 24 m. De nos jours encore, des pèlerins s’allongent sur la pierre pour en recevoir les bienfaits.

Si l’origine du culte de Notre-Dame-de-l’Annonciation se trouve dans la Pierre aux Fièvres, le Moyen Âge et les temps modernes vénèrent surtout la Vierge noire.

Cathédrale du Puy-en-Velay, essais de couleurs.

La cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation possède un privilège pontifical en faveur d’un jubilé. Le 25 mars 992, date de prédiction de la fin du monde du moine allemand Bernard de Thuringe lors de l’Annonciation qui coïncide en ce jour avec le Vendredi saint, le pèlerinage attire une telle foule que le pape Jean XV ou Callixte II décide la création d’un jubilé chaque fois que cette coïncidence se reproduirait.

Afin d’obtenir une indulgence plénière, il faut que les fidèles visitent la cathédrale du Puy, à condition de deux sacrements, confession et communion, puis d’y prier en faveur de l’intention du pape. Car, ce dernier attribue ce grand pardon non seulement à l’évêque du Puy mais aussi à la cathédrale. Cette obligation est effectivement respectée, à l’exception des années 1701 ainsi que 1796. En 1701, les pèlerins sont trop nombreux pour que tous les fidèles puissent accéder à la cathédrale. Cette dernière est occupée par les schismatiques en 1796. Le pape Pie VI doit supprimer provisoirement tous les privilèges précédents, sans que n’en profitent ces adversaires de l’Église.

Vraisemblablement issu de la liturgie locale, le Grand Pardon du Puy-en-Velay est le plus ancien jubilé avant ceux de Rome (1300), de Rocamadour (1428) ainsi que de Lyon (1451). Le premier jubilé de Notre-Dame du Puy aurait eu lieu en 1065. Le jubilé est documenté en 1407 pour la première fois, car de nombreux pèlerins périssent étouffés dans la presse. D’où, les papes et les rois semblaient éviter ces périodes en faveur de leurs pèlerinages. Toutefois, c’est le roi de Naples René d’Anjou qui revient de l’Italie en 1440. Cela explique, dans la cathédrale, l’existence d’une œuvre de Barthélemy d’Eyck dont le Bon Roi était le patron. L’année suivante, le pape Eugène IV mentionnait le jubilé du Puy dans un bref sûr. Encore faut-il retrouver les brefs de Martin V, grand souteneur des jubilés en France au XVe siècle.

Le jubilé se distingue d’ailleurs de sa grande procession solennelle, partie de et retournant à la cathédrale. Même en dehors du jubilé, se déroule chaque année, le jour du 15 août, une grande fête dite de l’Assomption de la Vierge, au cours de laquelle la Vierge Noire est portée en procession à travers les rues de la ville, en présence des plus hautes autorités civiles et religieuses et d’une multitude de participants. En 2016, la clôture du jubilé aura lieu, avec cette procession mariale.

Le 15 août 1095, à l’occasion de la fête de l’Assomption célébrée au Puy, le pape Urbain II annonce la première croisade (1095-1098) et désigne l’évêque de la ville, Adhémar de Monteil, pour la mener à bien. Accompagné d’environ quatre cents croisés vellaves, l’auteur du célèbre Salve Regina quitte donc le Puy pour l’Orient. Il est mortellement blessé lors du siège d’Antioche, mais d’autres ont la chance de revenir dans leur patrie.

Durant le Moyen Âge, la cathédrale du Puy est à la fois une étape majeure pour le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle et elle est elle-même une destination importante de pèlerinage pour sa Vierge noire, attirant des pèlerins de toute l’Europe.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.