Carlos Castillo Armas, militaire et homme d’état.

Carlos Castillo Armas, né le 4 novembre 1914 à Santa Lucía Cotzumalguapa (Guatemala) et mort le 26 juillet 1957 à Guatemala, est un militaire et homme d’État guatémaltèque, président de la République du Guatemala de 1954 à 1957, année de son assassinat.

Son régime autoritaire mis en place par les États-Unis était étroitement lié à ces derniers.


Castillo Armas fait ses études militaires à l’académie militaire du  Guatemala, il devient un protégé du colonel Francisco Javier Arana. Castillo Armas et Arana sont alors des opposants au gouvernement de Juan José Arévalo ; après le coup d’État manqué d’Arana en 1949, Castillo Armas s’exile au Honduras.

L’opération PBSUCCESS organisée par la CIA le place à la tête d’une petite armée de rebelles qui lance son offensive contre le gouvernement de Jacobo Arbenz Guzman le 18 juin 1954. Mais l’échec des rebelles est rapide : trop lents et non soutenus par la population, ils sont mis en déroute. Seulement, la peur d’une intervention directe des États-Unis, conduit à la démission du président Arbenz le 27 juin.

Une série de juntes militaires ont brièvement dirigé le pays jusqu’à ce que Castillo Armas prenne la tête du pouvoir. Il le consolide en octobre 1954 lors d’une élection dans laquelle il était le seul candidat, les autres partis ayant été écartés. Il gagne alors officiellement 99% des suffrages. Son parti, le Mouvement de libération nationale (en) (MLN), est une coalition d’extrême droite regroupant des politiciens municipaux, des bureaucrates, des planteurs de café et des militaires ayant tous pour point commun d’être opposés aux réformes agraires de la Révolution guatémaltèque.

Inquiet de ne pas avoir le soutien de la population, Castillo Armas tente de faire emprisonner les dissidents et les qualifie de communistes. Alors que les États-Unis sortent tout juste du maccarthysme, le Guatemala tombe dedans : Castillo Armas crée un comité de défense contre le communisme, doté de forts pouvoirs d’arrestation, de détention et d’expulsion, 10 % de la population adulte figure sur la liste des communistes présumés de ce comité, tous les partis politiques, syndicats et organisations paysannes sont interdits et le chef des forces de sécurité, José Bernabé Linares, était le chef de la police secrète du dictateur Jorge Ubico, président du pays de 1931 à 1944. Il avait la réputation de torturer ses prisonniers avec des bains  d’électrochocs et était très impopulaire. Le régime s’apparente alors à une dictature.

Castillo Armas a également supprimé le droit de vote de tous les analphabètes, qui constituaient les deux tiers de la population du pays, et a annulé la constitution de 1945. Ce changement dans le corps électoral l’aida grandement pour les élections en évinçant la plupart des paysans du vote.

La réforme agraire instaurée par Jacobo Árbenz Guzmán (décret 900) est abrogée sous prétexte d’inconstitutionnalité. La compagnie américaine United Fruit Company récupère alors non seulement les terres dont elle avait été expropriée mais également des dizaines de milliers d’hectares de terres en friche qui avaient été distribués aux paysans. Des milliers de paysans qui tentaient de rester sur les terres qu’ils avaient reçues d’Arbenz furent arrêtés par la police guatémaltèque. Certains paysans ont été arrêtés sous prétexte qu’ils étaient communistes, bien que très peu d’entre eux l’aient été. Les décrets de Castillo Armas autorisaient les propriétaires fonciers à demander la restitution des terres saisies “illégalement” après ces arrestations.

Le Parti guatémaltèque du travail commença à se rétablir dans la clandestinité et s’imposa dans l’opposition malgré l’anticommunisme du régime.

Le 26 juillet 1957, Castillo Armas fut abattu par un sympathisant de gauche dans l’enceinte du palais présidentiel. Le tireur, Romeo Vásquez Sánchez, âgé de 24 ans, était un membre de la garde présidentielle originaire de Mazatenango. Il se suicida quelques minutes après son acte et on ne sait toujours pas s’il a agi de son propre chef ou s’il faisait partie d’une  conspiration plus vaste.

Source : Wikipédia.

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