Bianca Castafiore, la diva.

Bianca Castafiore, dite la Castafiore, est un personnage récurrent des Aventures de Tintin, imaginé par Hergé.

Archétype de la diva italienne, personnalité mondialement célèbre, apparemment futile et superficielle mais en réalité pleine d’à-propos, intègre et généreuse, elle intervient au moment le plus inattendu et rend divers services à Tintin et Haddock, dans une relation ambiguë qui contribue au ressort comique de la série.


Bianca Castafiore est une cantatrice italienne de renommée internationale, surnommée le Rossignol milanais par la presse, avec laquelle elle entretient des rapports variables, en fonction des allusions à sa corpulence. La Castafiore est constamment accompagnée dans ses pérégrinations par son pianiste Igor Wagner, ainsi que par sa camériste Irma, avec lesquels elle n’a que des rapports professionnels, quoiqu’elle n’hésite pas à prendre la défense d’Irma lorsque les Dupondt accusent cette dernière de vol. Elle possède de nombreux bijoux dont une émeraude de grand prix, offerte par le maharadjah de Gopal, qui lui sera dérobée, et un collier de perles sans grande valeur, de marque Tristian Bior, qu’elle casse dans le parc de Moulinsart.

Volubile, exubérante et bien charpentée, la Castafiore est dotée d’une voix puissante. Son morceau de bravoure — le seul et unique qu’elle interprète durant les sept albums où elle participe aux aventures de Tintin — est l’Air des bijoux, chanté par Marguerite dans l’opéra Faust de Charles Gounod, mais elle obtient aussi un succès triomphal (quinze rappels) à la Scala de Milan dans La gazza ladra, de Gioachino Rossini. Toutefois, son entourage ne semble guère apprécier son art vocal. Tintin, qu’elle a pris en auto-stop, préfère continuer à pied plutôt que de subir plus longtemps sa voix. Le capitaine Haddock a, lui aussi, une aversion pour ce type d’air d’opéra, bien que la cantatrice le poursuive par son chant, en personne ou sur les ondes, et ce à travers toute la planète, jusque dans l’Himalaya. Cependant, la Castafiore éprouve pour lui une certaine affection, malgré sa difficulté à retenir le nom exact du capitaine : « Karpock », « Kodak », « Harrock » (« Harrock’n roll » complète ce dernier), etc. En retour, le capitaine Haddock ne manquera pas de l’appeler « Castafiole », « Catastrophe » et « Castapipe ». Elle appellera également Séraphin Lampion « monsieur Lanterne », « monsieur Lampadaire » et « monsieur Lampiste », lequel écorchera le nom de la cantatrice en « Castagnette ». Nestor, le majordome du château de Moulinsart, deviendra tour à tour « Norbert » et « Prosper ». Le professeur Tournesol se fera quant à lui appeler « professeur Tournedos ».

Dans L’Affaire Tournesol, son aide s’avère décisive pour Tintin et le capitaine Haddock, à qui elle fournit cachette et déguisement. Elle fait même montre d’un sang-froid et d’un sens de l’à-propos remarquables. Ainsi, lorsque le colonel Sponsz s’assied sur la casquette oubliée par le capitaine Haddock, elle invente aussitôt une histoire tout à fait crédible pour expliquer la présence d’un tel couvre-chef dans sa loge.

Elle avait déjà sauvé Tintin dans Le Sceptre d’Ottokar en ne le dénonçant pas aux autorités syldaves et tire involontairement Tintin et Haddock des griffes du marquis di Gorgonzola dans Coke en stock. Tintin et le capitaine Haddock lui doivent donc plusieurs fois la vie.

L’apparente phobie du capitaine Haddock pour l’univers du bel canto conduira à une fameuse vignette parue dans les Bijoux de la Castafiore : le capitaine Haddock y est reprėsenté, endormi et rongé par les soucis liés à l’envahissement du château de Moulinsart, faisant un cauchemar dans lequel il se voit, torse nu et le visage écarlate, assis au premier rang d’un parterre de perroquets en habits de soirée, assistant au déchaînement lyrique, sur la scène, d’une Castafiore à tête et ailes de perroquet.

Après la parution d’un article de presse annonçant qu’elle va épouser le capitaine Haddock, la Castafiore révèle8 que la presse l’a déjà faussement fiancée, entre autres, au maharadjah de Gopal, au baron Halmaszout, au colonel Sponsz et au marquis di Gorgonzola.

La Castafiore inspire au Professeur Tournesol, sur qui elle a fait une forte impression, le nom de la nouvelle variété de rose immaculée qu’il vient de créer.

La Callas et Renata Tebaldi auraient servi de modèles pour ce personnage, bien que leurs carrières fussent postérieures à l’arrivée de la Castafiore dans Le sceptre d’Ottokar, ou encore Emma Calvé qui interpréta l’Air des bijoux en 1882, ou Aino Ackté. Hergé avait également une tante surnommée Ninie, qui, accompagnée au piano, régalait la famille du dessinateur des puissantes modulations de sa voix perçante. En 2007, Bruno Costemalle émit l’hypothèse que le personnage de la Castafiore pût aussi être inspiré de l’inénarrable (et catastrophique) soprano américaine Florence Foster Jenkins ayant la réputation de chanter faux, mais Hergé n’a semé aucun indice, dans les albums, qui indiquerait que la Castafiore eût pu chanter faux ou avoir cette réputation.

Clara Clairbert, née à Saint-Gilles (Bruxelles) le 21 février 1896 et morte à Bruxelles le 16 août 1970, est une soprano belge également parfois évoquée comme source d’inspiration d’Hergé. On peut lire ce détail sur l’épitaphe de sa pierre tombale au cimetière de Bruxelles.

La Castafiore est le seul personnage féminin de premier plan de la série Tintin. Elle n’est que très rarement mise en valeur, bien que la signification de son nom (« Blanche Chaste Fleur ») soit tout un programme. Attribuer ce type de rôle à un personnage chaste (et castrateur) a valu à Hergé quelques accusations de misogynie et de machisme. On a également suggéré que Hergé lui-même détestait l’opéra. Cependant, le rejet par Hergé de l’art lyrique semble un peu contradictoire avec la présence dans son équipe, dans les années 1940, d’Edgar P. Jacobs, ancien chanteur lyrique, avec lequel les rapports d’amitié continueront au-delà du Temple du Soleil. Et Hergé devait très bien connaître l’opéra, comme en témoigne la plaisanterie de l’affiche en page 2 du Trésor de Rackham le Rouge annonçant Rino Tossi dans Boris Godounov (un opéra où le rôle principal est tenu par une basse, alors que Tino Rossi était un ténor chanteur d’opérettes).

Source : Wikipédia.

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