Bernard Blier, acteur.

Bernard Blier, né à Buenos Aires (Argentine) le 11 janvier 1916 et mort à Saint-Cloud le 29 mars 1989, est un acteur français. Acteur prolifique ayant joué dans près de deux cents films sur une période de cinquante ans (des années 1930 aux années 1980), il a tourné avec les plus grands réalisateurs français et a fréquemment, à partir des années 1960, interprété des rôles dialogués par Michel Audiard, tels ceux de Raoul Volfoni dans Les Tontons flingueurs ou de Charles Lepicard dans Le Cave se rebiffe. Il a joué dans trois films réalisés par son fils, Bertrand Blier, notamment dans Buffet Froid en 1979.


Bernard Blier voit le jour en Argentine, où son père Jules Blier, biologiste à l’Institut Pasteur est alors en mission. De retour en France, la famille Blier s’installe à Paris où Bernard Blier suit sans enthousiasme une scolarité au lycée Condorcet. Bernard Blier se passionne alors pour la langue italienne, devenant ainsi bilingue, ce qui lui sert dans sa carrière par la suite, où il tourne dans de nombreux films italiens. Abandonnant petit à petit ses études, il commence à prendre des cours de théâtre en 1931.

Il se produit pour la première fois sur scène en 1934 à La Ciotat devant une salle à moitié pleine pour un cachet de cinquante francs. Grâce à l’imprésario Émile Audiffred, il fait de nombreux petits rôles au cinéma de 1936 à 1938, entre autres L’Habit vert écrit par Louis Verneuil. Ensuite, il s’inscrit au Conservatoire, à Paris, où il intègre la classe de Louis Jouvet (après trois échecs, il y est enfin reçu en 1937). C’est au Conservatoire qu’il fait la rencontre de deux grandes personnalités qui restent ses amis : François Périer et Gérard Oury.

Il fait quelques apparitions au théâtre puis au cinéma jusqu’à Hôtel du Nord, réalisé par Marcel Carné en 1938, avec Arletty et Louis Jouvet. Il tourne ensuite Le jour se lève, en 1939, avec Jean Gabin. C’est le début d’une longue amitié entre les deux hommes.

Bernard Blier, carte maximum, Paris, 3/10/1998.

En juillet 1939, au concours de sortie du Conservatoire, le jury choisit de ne pas lui décerner de prix. Au même moment, la Seconde Guerre mondiale éclate. Mobilisé, il se retrouve deuxième classe dans un régiment d’infanterie à Mayenne. Il passe son temps à écrire des lettres pleines de désarroi. À la suite de l’invasion du 10 mai 1940, il est fait prisonnier, et interné dans le Stalag XVII-A en Autriche. Il entame malgré lui une spectaculaire cure d’amaigrissement. Après un an, il perd vingt-sept kilos et il est rapatrié pour des raisons sanitaires. De retour à Paris, il court le cachet, son physique aminci lui permettant à l’époque de tenir des rôles de séducteur. Des amis comme Christian-Jaque, Claude Autant-Lara et Marcel Achard lui permettent de survivre en lui offrant des petits rôles au cinéma ainsi qu’au théâtre. Il accède bientôt à des rôles de premier plan et devient rapidement un acteur familier du cinéma français. À la Libération, il continue d’enchaîner film sur film et, chaque soir, il se produit au théâtre et fait des interventions à la radio.

Dans les années 1940-1950, il tourne de nombreux films, travaillant avec des réalisateurs de renom (Henri-Georges Clouzot, Yves Allégret, Claude Autant-Lara, Christian-Jaque, Julien Duvivier, Jean-Paul Le Chanois…), tenant des seconds rôles importants mais aussi des rôles principaux. Il joue à plusieurs reprises des maris « cocus » — rôle qu’il tenait déjà dans Hôtel du Nord — dans des films comme Le Café du Cadran, Manèges ou La Maison Bonnadieu (ou imaginant l’être, comme dans Quai des Orfèvres) : lui-même dit plus tard avoir été « le plus grand cocu de l’histoire du cinéma français »1. Sacha Guitry lui fait parodier cet emploi dans Je l’ai été trois fois, où il interprète un mari trompé par toutes ses femmes successives. Il n’en tient pas moins des rôles variés, jouant aussi bien des personnages attachants que des méchants, dans les registres comique ou dramatique. À partir de 1958, le cinéma italien fait appel à lui : il se partage jusqu’à la fin de sa carrière entre la France et l’Italie, où il tourne plus de trente films.

Dans les années 1960, Bernard Blier continue d’enchaîner les tournages, une partie de ses films devenant des classiques. Sa collaboration avec Georges Lautner, Henri Verneuil et Michel Audiard, qui lui écrit des textes « cousus main », en fait un acteur incontournable du cinéma français. Il donne la réplique aux plus grands (Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Louis de Funès…) dans des tournages qui se passent dans la bonne humeur et l’amitié. Il tourne aussi dans des films sans prétention où il excelle dans les rôles de gangsters maladroits aux côtés de son complice Jean Lefebvre (Les Tontons flingueurs, Le cave se rebiffe, Quand passent les faisans, Du mou dans la gâchette, C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule…).

Il tourne en compagnie de Pierre Richard et Jean Yanne, qui lui confient volontiers des rôles de personnages cyniques. En 1967, il joue dans Si j’étais un espion, le premier long-métrage de fiction de son fils Bertrand Blier, qui le dirige ensuite à nouveau en 1975 dans Calmos. Leurs deux premières collaborations n’ont pas le succès escompté mais le père et le fils récidivent en 1979 avec Buffet froid, un chef-d’œuvre d’humour noir. En 1979, Alain Corneau le dirige dans Série noire. Entre-temps, en 1976, il est remonté sur les planches et a créé À vos souhaits au théâtre des Champs-Élysées. En 1981, il joue Le Nombril de Jean Anouilh au théâtre de l’Atelier à Paris.

Bernard Blier, carte maximum, Paris, 3/10/1998.

Les années 1980 se passent surtout en Italie, où il demeure un second rôle très demandé. Il est récompensé d’un Donatello du meilleur second rôle (le César italien) pour Pourvu que ce soit une fille.

En 1985, un cancer de la prostate est détecté. Ses proches refusent de lui dire la vérité et il continue d’enchaîner les tournages. Le mal continue sa progression et atteint les os.

Lors de la 14e cérémonie des César, le 4 mars 1989, Bernard Blier se voit remettre un César d’honneur. Il apparaît sur la scène du théâtre de l’Empire, très affaibli et amaigri, arrivant à petits pas. Il prend sa statuette des mains de Michel Serrault qui contient difficilement son émotion et ses larmes, et échange avec lui quelques mots humoristiques, avant de se retirer. Il meurt trois semaines plus tard, le 29 mars 1989 à la clinique du Val d’Or, à Saint-Cloud, des suites de son cancer.

Ayant fait don de son corps à la science, un hommage funéraire lui est attribué au cimetière parisien de Thiais (Val-de-Marne), aux côtés d’autres comédiens comme Guy Laroche, Michel Peyrelon, Jean Rougerie ou encore Max Desrau.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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