Benoît de Nursie, fondateur de l’ordre des bénédictins.

Benoît de Nursie (né vers 480 ou 490 à Nursie (en italien Norcia) en Ombrie, mort vers 547 dans le monastère du Mont-Cassin ; en latin Benedictus de Nursia), saint Benoît (en latin Sanctus Benedictus de Nursia) pour les catholiques et les orthodoxes, est le fondateur de l’ordre des Bénédictins et a largement inspiré le monachisme occidental ultérieur.

Il est considéré par les catholiques et les orthodoxes comme le patriarche des moines d’Occident, grâce à sa règle qui a eu un impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la civilisation européenne médiévale. Il est souvent représenté avec l’habit bénédictin (coule noire), une crosse d’abbé, ainsi qu’un livre.

Saint Benoît est fêté le 11 juillet, date de la célébration de la translation de ses reliques à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.

Saint-Benoît, carte maximumm, Paris, 26/04/1980.

C’est vers 510, que Benoît devient abbé pour la première fois. Très vite il se rend compte que sa communauté de Vicovaro ne respecte pas rigoureusement la règle de saint Pacôme qui avait organisé les premières communautés religieuses. Benoît cherche à y restaurer l’ordre, en rétablissant l’autorité et les pénitences. Très vite les moines regrettent de l’avoir élu abbé. Ils cherchent alors à l’empoisonner en mélangeant des herbes vénéneuses à son vin. Lors du bénédicité, Benoît fait un signe de croix et sa coupe de vin se brise. Sans violence, il décide de partir et de retrouver la solitude de sa grotte.

Benoît semble soulagé de retourner à sa retraite : Il revint alors au lieu de sa chère solitude et, seul sous le regard de Celui qui voit d’en-haut, il habita avec lui-même.

Alors qu’il vit retiré dans sa grotte, il voit venir à lui quantité de disciples désireux de servir avec lui le Dieu tout-puissant. Il quitte sa grotte et décide de s’installer avec ses disciples en bordure d’un lac, à Subiaco, où il restera entre vingt et trente ans.

La fondation d’un monastère est régie depuis le concile de Chalcédoine par l’autorisation de l’évêque. Benoît a donc sans doute reçu l’approbation de l’évêque du lieu pour fonder cette communauté.

Pour tout ce monde, il construit douze maisons, avec — pour chacune — douze moines et un abbé. Lui-même, Benoît, demeure dans une treizième maison, se chargeant d’y former les jeunes recrues. Parmi les jeunes gens venus se présenter, il y en a de bonne espérance : Maur, qui devient rapidement son auxiliaire, et le tout jeune Placide.

Chaque nouvelle maison, ou petit monastère, est confiée au patronage d’un saint. Benoît s’inspire en grande partie de l’exemple de Sabas le Sanctifié. Mais il refuse les dérives des communautés cénobitiques d’Orient, car il est opposé à leurs pénitences excessives. Il insiste sur la nécessité de l’humilité plutôt que sur les mortifications.

Sa piété et sa renommée attirent de plus en plus de personnes auprès de Benoît, au point qu’un des prêtres de la région, Florentius, jaloux de son influence, cherche à en diminuer l’éclat : il calomnie Benoît, puis interdit à ses paroissiens d’aller le voir. Il envoie à Benoît un pain empoisonné, destiné à être béni et partagé, pratique chrétienne appelée eulogie. Benoît, soupçonnant la malveillance de Florentius, présente le pain à un corbeau apprivoisé et lui ordonne d’emporter au loin le funeste cadeau. Après avoir évité la tentative d’empoisonnement par le vin, Benoît déjoue le complot d’empoisonnement par le pain. Enfin, Florentius envoie sept femmes païennes nues danser aux abords des monastères, afin de réveiller le désir sexuel des jeunes moines.

Devant l’hostilité de Florentius, Benoît, accompagné de quelques moines, décide de quitter Subiaco, laissant au frère Maur la charge des moines restants. Au moment de son départ, Benoît apprend que le père Florentius vient juste de décéder dans l’écroulement de sa maison et pleure cependant la mort de son ennemi. Il ne modifie pas sa décision de quitter ce lieu hostile, craignant pour la vie de ses moines.

Les Dialogues de Grégoire relatent que durant la construction du monastère du Mont-Cassin, le démon rend une pierre tellement lourde que les frères ne parviennent pas à la déplacer, jusqu’à ce que la prière de Benoît intervienne. C’est encore le démon qui, dans la cuisine où l’on a déposé une idole trouvée en terre, donne l’illusion d’un incendie; la prière de l’abbé guérit les frères victimes de cette hallucination. Le diable fait s’écrouler un mur sur un jeune moine ; la victime est bien mal en point, mais Benoît accourt, prie, et le moine peut se remettre aussitôt au travail.

Ces mêmes Dialogues relatent qu’au cours des années qui suivent, la vie de Benoît est marquée par une perception surnaturelle et le don de prophétie. À plusieurs reprises, il a la connaissance mystérieuse d’une infraction aux règles, celle d’un moine qui aurait conservé des dons, oubliant de ce fait le vœu de pauvreté, celle d’un autre moine qui a oublié de jeûner, etc.

La réputation de prophète de Benoît incite le roi ostrogoth Totila à vouloir le rencontrer. Mais le jour venu, il envoie à sa place son écuyer Rigo, revêtu des habits royaux et entouré d’une escorte royale. Dès que Benoît aperçoit Rigo, il lui crie de loin Mon fils, laisse là ce que tu portes : ce n’est pas à toi. Tout penaud, Rigo rapporte la chose à son maître, lequel alors rencontre Benoît, qui lui reproche vivement sa cruauté lors de ses combats et prophétise son règne de neuf ans et sa mort la dixième année. Le récit décrit de nombreuses prophéties de Benoît notamment sur le Mont-Cassin et sa future destruction.

Grégoire rapporte que Benoît avait assuré à l’évêque de Canosa que Rome ne serait pas anéantie par les Barbares, mais ébranlée par les tempêtes, les cataclysmes, les cyclones et les tremblements de terre. Autre prophétie que Benoît fit un jour Tout ce monastère que j’ai construit (…) a été livré aux païens par un jugement de Dieu tout-puissant. À peine ai-je pu obtenir que les vies me soient concédées. Dans la destruction, en 589, du Mont-Cassin par les Lombards, pas un moine n’a été tué.

Enfin, l’année de son trépas (547), il prédit à quelques frères le jour de sa mort. Six jours avant, il fait ouvrir sa tombe. Quand la fièvre le prend, il se fait porter à l’oratoire, communie, puis appuyant ses membres affaiblis sur les bras de ses disciples, se met debout, les mains levées au ciel et, dans un dernier souffle, murmure des prières. Ce jour-là, deux frères ont une vision identique : celle d’une voie jonchée de tapis et brillant d’innombrables feux qui, droit vers l’orient, va de la cellule de Benoît jusqu’au ciel. Benoît sera enseveli dans l’oratoire de Saint-Jean-Baptiste qu’il avait fait ériger sur le Mont-Cassin, à l’emplacement du temple d’Apollon.

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Sources : Wikipédia, YouTube.