Basilique Notre-Dame du Port, Clermont-Ferrand

La légende raconte que Notre-Dame-du-Port aurait été bâtie au VIe siècle par saint Avit, évêque de Clermont. Détruite par les Normands au IXe siècle, elle aurait été relevée par saint Sigon, successeur d’Avit.

La construction de l’église romane actuelle a débuté dans les années 1130 pour se terminer vers la fin du XIIe siècle. Les bâtisseurs ont utilisé de l’arkose blonde qui provenait de la carrière de Montpeyroux. Elle mesure 52 mètres de long pour 26 mètres de large et 18 mètres de hauteur de nef.

L’élévation du chevet, les arcs en plein cintre et la finesse des sculptures témoignent de la maîtrise des bâtisseurs du XIIe siècle. L’arkose blonde est mise en valeur par les mosaïques en pierres de lave qui couronnent l’abside.

Gravement endommagés par les forts séismes de 1478 et 1490, on décide alors de relever les clochers, celui de la croisée du transept s’étant effondré.

Elle connait un âge d’or au cours du XVIIe et XVIIIe siècle par l’établissement d’une procession annuelle, à partir de 1614, de toute la ville de Clermont et des alentours, à la Vierge Noire Souterraine réputée miraculeuse. Des remaniements intérieurs sont alors effectués, tel que l’élargissement des escaliers d’accès à la crypte qui sont transférés dans les absidioles nord et sud, nécessaire amélioration pour accueillir les fidèles toujours plus nombreux. Les donations des fidèles au fil des siècles ont permis d’offrir à l’église un riche mobilier de toiles de maîtres, dont une Annonciation de Philippe de Champaigne (1643), des tableaux de Jean Restout (XVIIIe siècle), et des sculptures dont une Vierge Allaitant (1380-1420).

La Révolution met un terme au développement de l’église, sa démolition est d’ailleurs sérieusement envisagée pour faire place à un marché aux tissus, réclamé par une partie des habitants du quartier commerçant du Port. Une pétition de citoyens sauve l’église en 1800 qui est dans un état déplorable, privée de ses clochers, d’une toiture protectrice et d’une grande partie de son mobilier.

Carte maximum Notre-Dame du Port, 6/01/1947.

Plusieurs architectes durant le XIXe siècle s’emploient à restaurer l’édifice. Agnan Ratoin construit le nouveau clocher ouest à partir de 1823, utilisant de la pierre de Volvic, rompant ainsi avec le reste de l’édifice. A la suite de son classement sur la première liste des monuments historiques de 1840, la restauration de Aymon Gilbert Malay, dès 1843, respecte beaucoup plus l’édifice historique. Il reconstruit la tour de croisée du transept à partir d’anciennes vues, il rétablie les escaliers d’accès à la crypte depuis la nef, mais commet l’erreur de remplacer les tuiles romaines par des dalles de pierre de Volvic.

L’église connait cependant un nouvel Âge d’Or qui est couronné par son élévation au rang de basilique mineure en 1881.

L’intérieur est de nouveau restauré au XXe par Gabriel Ruprich-Robert, avec la suppression des badigeons et le remplacement des joints à la chaux par des joints en ciment.

Les restaurations récentes de 2003 à 2006 pour l’extérieur, et de 2006 à 2008 pour l’intérieur, ont redonné toute sa splendeur passée à l’édifice. La toiture a retrouvé ses tuiles canales, les pierres ont été nettoyées ou remplacées, un badigeon a été rétabli et les chapelles ont été restaurées.

Riche de neuf siècles d’histoire, l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des « chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » est son couronnement.

Source : Ville de Clermont-Ferrand