Aristide Maillol, sculpteur.

Aristide Maillol, né Aristide Bonaventure Jean Maillol1 le 8 décembre 1861 à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales)2 et mort le 27 septembre 1944 dans la même ville, est un peintre, graveur et sculpteur français.

Il commence une carrière d’artiste peintre et s’intéresse très tôt aux arts décoratifs (céramique et tapisserie), avant de se consacrer à la sculpture, vers l’âge de quarante ans.

Aristide Maillol fut l’un des sculpteurs les plus célèbres de son temps. Son œuvre, silencieuse, fondée sur des formes pleines élaborées à partir de l’étude du nu féminin, et simplifiées jusqu’à l’épure, représente une véritable révolution artistique, anticipant l’abstraction. Sa création a marqué le tournant entre le XIXe et le XXe siècle. Elle a aussi inspiré nombre de grands artistes, dont Henry Moore, Hans Arp ou Henri Laurens et trouvé une résonance chez Pablo Picasso, Constantin Brancusi et Henri Matisse. L’œuvre de Maillol a suscité les éloges de grands écrivains, tels Octave Mirbeau et André Gide, ou encore les ouvrages d’éminents critiques d’art, tels Waldemar George et John Rewald.

Après des études au lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Perpignan, il se rend à Paris en 1882, s’inscrit au cours de dessin de Jean-Léon Gérôme à l’École nationale supérieure des beaux-arts, puis rencontre Antoine Bourdelle, qui l’aide en 1889 quand il rencontre des difficultés financières. Lorsqu’il découvre les tapisseries de La Dame à la licorne au musée de Cluny, il ouvre un atelier de tissage à Banyuls. Il y rencontre Clotilde Narcis, dont il aura un fils, Lucien, né en 1896. Elle sera sa compagne et son premier modèle en sculpture. Sa peinture est influencée par ses contemporains et il admire Pierre Puvis de Chavannes. Il appartient au groupe des nabis, où il côtoie Pierre Bonnard, Édouard Vuillard et Maurice Denis, et sa rencontre avec Paul Gauguin, en 1892, est décisive.

Bien qu’il inscrive son œuvre en rupture avec la précédente génération, il obtient le soutien actif, quoique ambigu, d’Auguste Rodin, qui proclame que le génie du jeune sculpteur est si éclatant qu’il n’a pas besoin de soutien. Rodin lui adresse toutefois des commanditaires.

L’année 1900 est un tournant dans l’œuvre de Maillol, qui invente un véritable répertoire de formes, préfigurant son œuvre à venir. Ses premières sculptures en bois, puis ses modelages en terre crue ou en argile, Vénus ou baigneuses debout, accroupies, se coiffant, évoquent la statuaire grecque archaïque. La perfection des formes de Léda impressionne Auguste Rodin et Octave Mirbeau. Ce dernier en fait l’acquisition en 1902, lors de l’exposition à la galerie Vollard à Paris, qui rencontre un grand succès et rapporte :

« Un soir, chez moi, Auguste Rodin étudiant longuement, tournant et retournant dans sa main une figure de Maillol, me dit : « Maillol est un sculpteur aussi grand que les plus grands… Il y a là, voyez-vous, dans ce petit bronze, de l’exemple pour tout le monde ; aussi bien pour les vieux maîtres, que pour les jeunes débutants… Je suis heureux de l’avoir vu… Si le mot génie, improprement appliqué à tant de gens, aujourd’hui, a encore un sens, c’est bien ici… Oui, Maillol a le génie de la sculpture… Il faut être de mauvaise foi, ou très ignorant, pour ne pas le reconnaître. Et quelle sûreté dans le goût !… Quelle intelligence de la vie, dans le simple !… Ce qu’il y a d’admirable, en Maillol, ce qu’il y a, pourrais-je dire, d’éternel, c’est la pureté, la clarté, la limpidité de son métier et de sa pensée… » Et, remettant à sa place, dévotement, la statuette, il ajouta, avec un sourire qui exprimait toute sa joie de rendre hommage à un talent dont nul, mieux que lui, ne pouvait comprendre la bonne éducation, la perfection technique et sentir l’intense frémissement de vie : « Je suis tranquille sur l’avenir d’un tel homme… ».

Sculpture d’Aristide Maillol, carte maximum, Paris 20/04/1974.

En 1903, il installe à Marly-le-Roi son atelier et sa maison d’été (rue Thibaut, chemin de la Mare Thibaut). Dans l’entre-deux-guerres, il réalise quatre monuments aux morts : à Banyuls-sur-Mer, Céret, Elne et Port-Vendres, ainsi qu’un monument funéraire à Bâle.

Il exécute des bois gravés pour illustrer des textes antiques : Les Églogues puis Les Géorgiques de Virgile, L’Art d’aimer d’Ovide, Daphnis et Chloé de Longus.

En 1930, il sculpte une Femme se coiffant d’une hauteur de 80,5 cm8. Dans les années 1930, Maillol réalise le Monument à Debussy, aux courbes tout en douceur. Dans cette période où il cherche une inspiration nouvelle, il a pour modèle, élève en gravure sur bois et maîtresse Lucile Passavant, puis fait la connaissance, en 1934, de Dina Vierny ; cette jeune fille aux formes épanouies devient son principal modèle pendant dix ans. À la fois muse, interlocutrice et collaboratrice, elle pose pour ses dernières sculptures monumentales : La Montagne, en 1937, qui achève le cycle entamé au début du siècle, L’Air, en 1938, Monument à la mémoire des aviateurs de l’Aéropostale, puis La Rivière, corps féminin renversé en arrière, qui s’efforce de résister au courant qui l’entraîne inexorablement. C’est la première représentation en sculpture d’une figure sur le flanc, en équilibre instable, sorte d’allégorie des temps troublés qui s’annoncent avec la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle Maillol se retire à Banyuls-sur-Mer ; ce serait la représentation d’elle préférée par le modèle car lui correspondant le mieux.

Après deux rétrospectives en 1933, à New York et à Bâle, Maillol voit la consécration de son œuvre lors de l’Exposition universelle de 1937 à Paris, par la place qu’occupent ses sculptures dans le tout nouveau musée national d’Art moderne au palais de Tokyo.

Avec Harmonie, sa dernière œuvre commencée en 1940, restée inachevée, il atteint le sommet de son art. La silhouette féminine légèrement déhanchée évoque la sculpture médiévale, elle fait la synthèse de toutes ses recherches formelles mais, contrairement aux œuvres précédentes, c’est également un portrait.

L’artiste meurt en septembre 1944 des suites d’un accident de voiture, près de son village natal. Il laisse un corpus d’œuvres considérable que l’on peut admirer à Paris, en province et à l’étranger. Son héritier est son fils Lucien Maillol (1896-1972), qui, à sa mort, fait de Dina Vierny son héritière.

Dans le jardin du Carrousel à Paris sont exposées les 19 sculptures offertes sous l’égide d’André Malraux, en 1964, et Dina Vierny, créée rue de Grenelle à Paris un musée consacré à l’artiste, inauguré en 1995 par François Mitterrand.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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