Aphrodite, déesse de l’amour.

Dans la mythologie grecque, Aphrodite (en grec ancien : Ἀφροδίτη / Aphrodítē) est la déesse de l’Amour dans son acception la plus large.

Sa fête principale, les Aphrodisies, était célébrée chaque année au milieu de l’été. En Laconie, Aphrodite était vénérée comme une déesse guerrière.

Dans la mythologie grecque, Aphrodite est quelquefois mariée à Héphaïstos, dieu du feu, de la forge et de la métallurgie. Les légendes font également part de ses aventures avec de nombreux amants, dont notamment Arès, Dionysos et Hermès.

Avec Athéna et Héra, Aphrodite est l’une des trois déesses dont la querelle entraîne le début de la guerre de Troie au cours de laquelle elle joue un rôle majeur.

Aphrodite, carte maximum, France, 2007.

Plus tard, les Romains ont assimilé Aphrodite à la Vénus de la mythologie romaine.

Aphrodite a été présentée dans l’art occidental comme un symbole de la beauté féminine et elle apparaît dans de nombreuses œuvres artistiques depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.


De fait, elle correspond très probablement à la déesse Ishtar-Astarté, avec laquelle elle partage de nombreux traits : ce sont des divinités androgynesa ; Astarté est la « reine du ciel » alors qu’Aphrodite est dite « la céleste » (Ourania) ; leur culte comprend l’offrande d’encens et le sacrifice de colombes. Par ailleurs, le nom d’Aphrodite n’a pas été retrouvé sur les tablettes de linéaire B, témoignages écrits de la civilisation mycénienne.

Depuis le XIXe siècle, l’origine d’Aphrodite a fait l’objet de nombreuses études et controverses. L’opinion dominante la fait dériver de divinités du Moyen-Orient, que les Grecs auraient adoptées et transformées au cours du temps.

Certains mythologues comparatifs ont affirmé qu’Aphrodite était un aspect de la déesse grecque de l’aube, Éos, et qu’elle résultait donc en définitive de la déesse de l’aube indo-européenne **h₂ewsṓs (grec Éos, latin Aurora, sanskrit Ushas). Deborah Dickmann Boedeker souligne ainsi que la désignation d’Aphrodite comme « fille de Zeus » ou, selon les traditions, d’Ouranos, rejoint celle de l’Aurore comme fille du Ciel dans la tradition indo-européenne. La plupart des érudits modernes ont rejeté la notion d’une Aphrodite purement indo-européenne, mais il se peut que la notion indo-européenne d’une déesse de l’aube ait influencé celle de la divinité, à l’origine sémitique, Aphrodite, également réputée pour sa beauté érotique, sa sexualité agressive et ses relations avec des amants mortels.

Michael Janda analyse le nom d’Aphrodite comme une épithète d’Éos signifiant « celle qui se lève de l’écume [de l’océan] » qui renvoie au récit théogonique d’Hésiode de la naissance d’Aphrodite en tant que réflexe archaïque du mythe indo-européen. Jean Haudry l’interprète également comme signifiant « cheminant sur l’écume » ou « qui a l’éclat de l’écume »12. Le mythe d’Aphrodite émergeant des eaux après que Cronos a vaincu Ouranos, serait alors directement apparenté à celui  d’Indra vainqueur de Vrtra et libérant Ushas, la déesse de l’aurore dans le Rig-Véda. Cette image héritée se retrouve dans son épiclèse d’Aphrodite Anadyomène « celle qui sort de l’eau ».

À l’origine, déesse de l’Aurore, elle est devenue la déesse de l’amour sous toutes ses formes, incluant la prostitution, avec l’Aphrodite pórnē d’Abydos, l’Aphrodite hetaíra d’Athènes, ce rôle dérivant du mythe de l’Aurore qui s’unit à un mortel.

Aphrodite apparaît pour la première fois dans Homère (Iliade, II, 819-821)13 : « Les Dardaniens suivaient Enée, le noble fils d’Anchise, fruit des amours d’Anchise et de la divine Aphrodite, déesse unie à un mortel, sur les flancs de l’Ida. » Elle sera aussi citée dans l’Iliade aux vers III, 374-382; V, 130-132; 311-318; 329-430; XIV, 188-224; XIX, 282; XX, 4-40; 105; XXI, 385-520; XXII, 470-472; XXIII, 184-187…

Elle est citée dans l’Odyssée14 : VIII, 266-366; 306-320; 363.

Aphrodite possède plusieurs légendes sur sa naissance.

Dans les épopées homériques, l’Iliade et l’Odyssée, les plus anciennes œuvres littéraires grecques connues, Aphrodite naît de Zeus (Iliade, V, 131; 329-351; 418-430; XIV, 188-224; XX, 105; XXIII, 184-187) et Dioné (Iliade, V, 348-417) : « Lors Aphrodite tomba aux genoux de Dioné, sa mère, et celle-ci serra sa fille dans ses bras… » Dioné est une figure mal connue dont le nom, apparenté au nom de Zeus (Ζεύς, génitif Διός), suggère qu’elle était initialement sa parèdre.

Le pseudo-Apollodore (Bibliothèque, Livre I, chapitre 3, §1) suivra la version d’Homère : (parlant de Zeus) : « ἐκ Διώνης δὲ Ἀφροδίτην » / « De Dioné il eut Aphrodite ».
Fille de Zeus, elle est logiquement la demi-sœur des autres enfants de Zeus. Dans Homère (Iliade, V, 352-364), elle demande à son frère Arès de lui prêter son char : « O frère, viens à mon secours, prête-moi tes coursiers pour que je remonte à l’Olympe… ». Nous savons qu’Arès est le fils de Zeus et Héra (Iliade, V, 872-898).
Dans la Théogonie d’Hésiode, une autre version de la naissance d’Aphrodite est donnée (vers 173-206) : Cronos vient de couper les bourses d’Ouranos. Il les jette « ensuite, au hasard, derrière lui. Ce ne fut pas pourtant un vain débris qui lors s’enfuit de sa main. Des éclaboussures sanglantes en avaient jailli; Gaia (Terre) les reçut toutes, et, avec le cours des années, elle en fit naître les puissantes Erinyes, et les grands Géants […], et les Nymphes qu’on nomme Méliennes. Quant aux bourses, à peine les eut-il tranchées avec l’acier (adamanti, traduit quelquefois par « diamant » ; l’idée étant « matière très dure ») et jetées de la terre dans le flot (pontô) (ici écrit sans majuscule), qu’elles furent emportées au large, longtemps; et, tout autour, une blanche écume sortait du membre divin. De cette écume, une fille se forma, qui toucha d’abord à Cythère la divine, d’où elle fut ensuite à Chypre qu’entourent les flots; et c’est là que prit terre la belle et vénérée déesse qui faisait autour d’elle, sous ses pieds légers, croître le gazon et que les dieux aussi bien que les hommes appellent Aphrodite, [Le traducteur met des crochets au vers 196, indiquant par là qu’il s’agit vraisemblablement d’un ajout ultérieur au texte d’Hésiode : « déesse née de l’écume (aphrogenea), et aussi Cythérée au front couronné »], pour s’être formée d’une écume (aphrô), ou encore Cythérée, pour avoir aborder à Cythère, [Des crochets sont mis aux vers 199-200 : « ou Cyprogénéia, pour être née à Chypre battue des flots, ou encore Philommédée, pour être sortie des bourses. »]. Eros (Amour) et le bel Himéros (Désir), sans tarder, lui firent cortège, dès qu’elle fut née et se fut mise en route vers les dieux ».

Hésiode a interprété le nom de la déesse comme signifiant « née de l’écume » (ἀφρός / aphrós) — il ne s’agit en fait que d’une étymologie populaire, sans fondement — L’étymologie reste obscure. Quant à l’épithète homérique φιλομμειδής / philommeidếs, dans un passage vraisemblablement ajouté au texte d’Hésiode, elle a été interprétée comme signifiant « sortie des testicules » (μήδεα / mếdea), ce qui est un jeu de mots, l’épithète signifiant, chez Homère, « qui aime les sourires », de μειδιάω / meidiáô.
D’après le traducteur d’Apollodore, le pseudo-Orphée (Hymnes orphiques, 52) semble avoir suivi la même tradition car il la nomme ποντογενὴς, « née du flot »16. Pour cet hymne, la traduction (texte grec absent) de Leconte de Lisle donne « née de l’écume »).

Le culte d’Aphrodite s’associe souvent à la sexualité, mais ce n’est pas la seule fonction de la déesse. Elle est en rapport avec les activités des jeunes filles en général.

Les détails du mythe de Thésée et ses amours avec Ariane montrent une Aphrodite impliquée dans la sexualité hors mariage, alors que dans l’Illiade, Zeus lui attribue « les charmantes œuvres du mariage ». Le culte athénien, ainsi que celui d’autres cités grecques, l’associe à la fécondité.

Les attributions d’Aphrodite ont pu évoluer selon les époques et les cités. À Sparte, où l’on contrôle plus rigoureusement la sexualité des jeunes filles, elle est associée à des divinités plus sévères.

À l’époque tardive, les auteurs tentent de séparer plus rigoureusement les attributions des divinités de l’Olympe, et celles d’Aphrodite se trouvent plus étroitement circonscrites. Cependant, en tous temps, ce sont surtout les jeunes filles et les femmes, plus que les hommes et les garçons, qui ont des devoirs envers la déesse.

La beauté féminine, précieuse aux jeunes filles en vue de leur mariage, aux femmes à qui elle facilite l’harmonie avec leurs époux, et aux courtisanes pour qui elle est une nécessité de leur commerce, se reflète dans les miroirs décorés de la figure d’Aphrodite, parfois offerts au temple de la déesse quand leurs propriétaires ont vieilli.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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