Antoni van Leeuwenhoek, commerçant et savant.

Antoni van Leeuwenhoek, né le 24 octobre 1632 à Delft et mort le 26 août 1723 dans la même ville, est un commerçant et savant néerlandais, connu pour ses améliorations du microscope et comme l’un des précurseurs de la biologie cellulaire et de la microbiologie. Il a de facto poursuivi l’œuvre de Jan Swammerdam, qui vivait à Amsterdam.

Leeuwenhoek développe la technique pour fabriquer des lentilles de  microscope d’une qualité et d’une puissance inconnues ailleurs dans le monde scientifique de son époque. Dès 1674, il en tire de nombreuses et étonnantes observations — découverte des protozoaires, des  spermatozoïdes — très en avance sur son temps. Il affirme aussi l’existence des bactéries.

Il en fait part immédiatement et régulièrement à la Royal Society de Londres, mais la nécessaire traduction de ses lettres (écrites en néerlandais) — il ne maîtrise ni l’anglais ni le latin — en freine la diffusion. De plus, gardant secrète sa technique de fabrication de lentilles, ses observations ne peuvent être reproduites par ses confrères anglais. Il leur faudra plus de trois ans et plus de quatre tentatives pour que la réalité de sa découverte des protozoaires — la plus accessible aux autres microscopes de l’époque — soit reconnue, amenant leur confiance sur la fiabilité de ses autres observations et son élection en 1680 comme membre de la Royal Society de Londres et en 1699 comme membre de l’Académie des sciences de Paris.


Antoni van Leeuwenhoek est baptisé à l’église réformée protestante. Son père, fabricant de paniers, meurt lorsqu’il est encore très jeune, et sa mère se remarie en 1637. En 1648, il devient apprenti chez un drapier  d’Amsterdam. Après son apprentissage, il occupe les fonctions de comptable et de caissier chez son maître. En 1656, il retourne à Delft : il s’y marie et ouvre une boutique de drapier et de mercerie, mais on connaît fort peu ses activités commerciales.

Cinq ans après la mort de sa première femme, il se remarie en 1671. Sa seconde femme décède en 1694, laissant Leeuwenhoek s’occuper seul de son dernier enfant, sa fille Maria, seule survivante de ses cinq enfants.

En 1660, il obtient la fonction de chambellan auprès des juges de Delft. En 1669, il devient « géomètre ». En 1679, Leeuwenhoek devient « jaugeur de vin » et, enfin, à partir de 1677, il occupe également la fonction de directeur général du district de Delft. Ces différents postes indiquent la position prospère de Leeuwenhoek dans la ville. Il semble qu’il se sépare de son commerce de draperie peu après 1660, car sa correspondance n’en fait nulle mention. Ses emplois municipaux lui laissent, semble-t-il, un temps considérable pour la microscopie : la fabrication de ses microscopes qui grossissent jusqu’à 200 fois s’inspire probablement des compte-fils, sorte de loupes rudimentaires utilisées pour analyser la texture des étoffes mais qui ne grossissent que de 6 à 15 fois. Une anecdote veut que, apiculteur amateur, l’idée lui en soit venue après avoir placé l’œil derrière une goutte de miel enfermée dans un trou de plaque de cire.

Ses finances sont bonnes d’autant qu’il hérite d’une maison de la famille de sa première femme. En 1666, il achète un jardin à l’extérieur de la ville et en 1681, il possède un cheval. Une indication de sa fortune est donnée par l’héritage que laisse sa fille, Maria, à sa mort, en 1745 et qui représente 90 000 guinées, une somme considérable pour l’époque. Pourtant, certains auteurs notent que Leeuwenhoek « occupa un emploi municipal modeste jusqu’à sa mort ».

Constantin Huygens (1596-1687) écrit : « Vous voyez comme ce bon Leeuwenhoeck ne se lasse pas de fouiller partout où sa microscopie peut arriver, si beaucoup d’autres plus savants voulaient prendre la même peine, la découverte des belles choses irait bientôt plus loin ». Si ces observations suscitent l’émerveillement des scientifiques de son temps, on lui reproche plus tard son manque de connaissances scientifiques qu’accentue le fait qu’il ne connaît aucune langue étrangère. Cette absence de connaissance lui permet de réaliser ses observations d’un œil neuf, sans les préjugés des anatomistes de son époque. Il laisse une œuvre immense uniquement constituée de lettres, environ 300, toutes rédigées en néerlandais, et la plupart envoyée à la Royal Society. Il écrit, dans une lettre à Henry  Oldenburg datée du 30 octobre 1676, qu’il espère recevoir de ses correspondants des objections à ses observations, et qu’il s’engage à corriger ses erreurs. Il répond d’ailleurs aux premières marques de scepticisme marquant la parution de ses observations par une évidente confiance en lui-même. Ses observations seront suffisamment fameuses pour lui attirer de nombreux visiteurs de marque comme la reine Marie II d’Angleterre, Pierre le Grand, Frédéric Ier de Prusse, mais aussi des philosophes et des savants, des médecins et des hommes d’église, etc. Leeuwenhoek réalise devant eux de nombreuses démonstrations. Il fait observer à Pierre le Grand la circulation sanguine dans la queue d’une anguille.

Il est inhumé dans la vieille église de Delft.

Leeuwenhoek, étant drapier, commença à utiliser le microscope pour vérifier la pureté des étoffes, ignorant alors tout des choses scientifiques. C’est le médecin et anatomiste néerlandais Reinier de Graaf (1641-1673) qui présente ses premières observations à la Royal Society en 1673 : Leeuwenhoek décrit la structure de moisissure et de l’aiguillon de l’abeille. Commence alors un intense échange de lettres entre Leeuwenhoek — dans lesquelles il consigne, durant près de quarante ans, ses observations — et les membres de la société savante londonienne, échange qui se poursuivra jusqu’à la mort de Leeuwenhoek en 1723. La Royal Society l’admet en son sein en 1680 et l’Académie des sciences de Paris l’admet comme membre correspondant en 1699.

Leeuwenhoek fait ses observations sur des microscopes simples qu’il fabrique lui-même. À sa mort, il lègue à la Royal Society vingt-six microscopes, qui ne furent jamais utilisés et, un siècle plus tard, étaient déjà perdus. Deux ans après la mort de sa fille, Maria, un lot de plus de 350 de ses microscopes, ainsi que 419 lentilles, est vendu le 29 mai 1747. 247 microscopes étaient complets, souvent avec le dernier objet observé encore en place. Deux de ces instruments comportaient deux lentilles et un seul en possédait trois.

Les meilleurs de ses appareils peuvent agrandir 300 fois. Il ne laisse aucune indication sur sa fabrication des lentilles, et il faudra attendre plusieurs décennies pour disposer à nouveau d’appareils aussi puissants. Des études ont néanmoins montré qu’il avait fait de profondes recherches et utilisé à la fois le polissage, le soufflage de verre et, au moins sur une lentille d’un de ses microscopes encore existants — le plus puissant — la technique de la goutte de verre fondue.

Une récente étude réalisée sur deux exemplaires originaux soumis à une tomographie à neutrons et publiée le 14 mai 2021 dans Science Advances, confirme pour le plus puissant de deux modèles, certaines caractéristiques comme le grossissement de 266 fois et la présence d’une bille de verre de 1,3 mm. Cette dernière aurait bien été réalisée par la méthode énoncée par Robert Hooke en 1678 mais optimisée par Leeuwenhoek lui-même.

On ignore comment et avec quelle intensité il éclairait les objets observés. Le plus puissant de ses instruments conservés aujourd’hui a un taux d’agrandissement de 275 fois et un pouvoir de résolution de 1,4 μm. S’il fait présent de plusieurs de ses microscopes à ses proches, il n’en vend jamais un seul. On estime à seulement une dizaine les microscopes qu’il a fabriqués aujourd’hui conservés.

Source : Wikipédia.

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