Antoine Bruny d’Entrecasteaux, navigateur.

Antoine Reymond Joseph de Bruny d’Entrecasteaux, dit le « chevalier d’Entrecasteaux », né le 7 novembre 1737 à Aix-en-Provence ou au château d’Entrecasteaux, selon les sources, et mort le 21 juillet 1793 dans l’océan Pacifique, est un navigateur français qui partit en 1791, à la tête de deux frégates, La Recherche et L’Espérance, à la recherche de l’expédition de Jean-François de La Pérouse, explorant tour à tour les rivages de Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, les îles Tonga et les côtes australiennes.


Issu d’une famille de la noblesse de robe provençale, Antoine Reymond Joseph de Bruni d’Entrecasteaux est le troisième enfant (le deuxième fils) de Jean-Baptiste de Bruny, marquis d’Entrecasteaux (1701-1793), président à mortier du Parlement de Provence, et de Dorothée de L’Estang-Parade. Son frère Jean-Paul de Bruny d’Entrecasteaux (1728-1794), lui aussi président du Parlement de Provence, sera guillotiné sous la Révolution.

Le jeune d’Entrecasteaux, après des études au collège des Jésuites d’Aix-en-Provence, s’engage comme garde de la Marine en juillet 1754, à l’âge de quinze ans.

Entrecasteaux, carte maximum, TAAF, 1980.

Embarqué en 1755 sur la frégate la Pomone, à Cadix et à Saint-Domingue. Il passe l’année suivante, au début de la guerre de Sept Ans, dans l’escadre de La Galissonière avec laquelle il participe, à bord de la Minerve, à la prise de Minorque le 20 avril 1756, contre la flotte de l’amiral Byng4. Il est promu enseigne de vaisseau en avril 1757.

De cette époque à 1768, il effectue plusieurs croisières dans l’Océan atlantique et sur les côtes de France. En 1764, il embarque sur la frégate l’Hirondelle, commandée par M. de Chabert, et qui était destinée à faire une campagne d’observations astronomiques. À son retour il passe sur le vaisseau l’Etna, qui faisait partie de l’escadre aux ordres du comte du Chaffault, destinée à l’Amérique.

Lorsqu’en 1769 le maréchal de Vaux est chargé de soumettre la Corse, d’Entrecasteaux obtient le commandement d’une felouque dans la division navale aux ordres de M. de Broves, qui devait protéger cette expédition. Sa bravoure lors de l’expédition lui vaut d’être nommé lieutenant de vaisseau en février 1770.

À la suite de différentes affectations, de 1770 à 1776, dont une sur L’Alcmène commandée alors par son parent, le bailli de Suffren5, il est fait chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Lorsqu’en 1778, la guerre éclate entre la France et l’Angleterre, d’Entrecasteaux est nommé au commandement de la frégate l’Oiseau, de 32 canons de huit. Cette frégate est chargée de la protection des convois expédiés de Marseille dans les divers ports du Levant, principalement des corsaires barbaresques. Au cours d’une de ses traversées depuis Marseille vers Smyrne, alors qu’il escorte un nombreux convoi, il rencontre deux corsaires tunisiens, supérieurs en force; mais il manœuvre avec habileté et parvient à mettre son convoi en sûreté.

Au mois de mars 1779 il reçoit un brevet de capitaine de vaisseau, et M. de Rochechouart le choisit pour commander Le Majestueux, de 110 canons, sur lequel il arbore son pavillon. À la paix de 1783, le maréchal de Castries, alors ministre de la Marine, qui avait su apprécier le mérite de d’Entrecasteaux, le nomme directeur adjoint des ports et arsenaux.

Il obtient alors le commandement de la frégate la Mignonne qu’il mène au Levant, puis en 1782 celui du Majestueux, avec lequel il participe, sous les ordres du comte de Guichen, au combat du Cap Spartel.

Directeur-adjoint des ports et arsenaux, où il révèle des qualités d’organisation, le chevalier d’Entrecasteaux demande sa mise en retraite en 1785, pour des raisons familiales6. Il reçoit, la même année, le commandement de la Résolution, d’où il dirige, comme chef de division, les forces navales françaises en océan Indien.

Il s’y distingue par des navigations hardies : ouvrant une nouvelle route maritime vers la Chine, il choisit de passer le détroit de la Sonde, les Moluques, les Mariannes et les Philippines, jusqu’à Canton, en traversant, contre la mousson, des régions inexplorées et dangereuses.

Ce succès lui vaut d’être nommé gouverneur général des Mascareignes (Île-de-France, de Bourbon et île Rodrigues) en février 1787, poste qu’il occupe jusqu’en novembre 1789, date à laquelle il rentre en France.

En 1791, Louis XVI, inquiet du sort de l’expédition de La Pérouse dont il est sans nouvelles, lui demande de partir à sa recherche. Deux gabares sont armées pour l’occasion (rebaptisées pour l’occasion frégates) : La Recherche, commandée par d’Entrecasteaux, et L’Espérance, confiée à Huon de Kermadec. Elles appareillent de Brest le 29 septembre 1791.

L’expédition ne permet pas de retrouver des traces de La Pérouse et se terminera de façon chaotique à Surabaya. Les navires passent à proximité de Vanikoro où vivaient encore certainement des rescapés du naufrage de la Boussole et de l’Astrolabe et d’Entrecasteaux, atteint de scorbut, succombe en mer au large de la Nouvelle-Guinée le 3 thermidor an I (21 juillet 1793).

Son voyage, dont le récit fut publié par Élisabeth Rossel en 1809, fut cependant un succès indéniable puisqu’il permit la découverte de nombreuses terres alors inconnues. Il s’inscrit en ce sens dans la droite ligne des voyages scientifiques français, qui, de Bougainville à Dumont d’Urville, contribuèrent aux XVIIIe et XIXe siècles à une meilleure connaissance de l’Océan Pacifique et des Océaniens.

Source : Wikipédia [wpicons-icon icon=”wpicons-book” color=”#dd3333″ size=”35px”]

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