Amélia Earhart, aviatrice.

Amelia Mary Earhart, connue également sous le nom de Lady Lindy, née à Atchison (Kansas) le 24 juillet 1897 et disparue dans l’océan Pacifique le 2 juillet 1937, est une aviatrice américaine.

Elle est célèbre notamment pour avoir été, en juin 1928, la première femme à traverser l’océan Atlantique en avion puis, en 1932, la première femme à le traverser en solitaire.


Amelia Mary Earhart2, fille de Samuel « Edwin » Stanton Earhart (1868-1940) et d’Amelia « Amy » Otis Earhart (1869-1962), est née à Atchison, Kansas, dans la maison de son grand-père maternel, Alfred Gideon Otis (1827-1912). Celui-ci était un ancien juge fédéral américain, président de l’Atchison Savings Bank et citoyen important d’Atchison. Alfred Otis n’avait pas approuvé le mariage et n’était pas satisfait du progrès d’Edwin dans ses études d’avocat.

Amelia reçut les prénoms de ses deux grand-mères (Amelia Josephine Harres et Mary Wells Patton), conformément à la tradition familiale.

Depuis un âge précoce, Amelia, surnommée « Meeley » ou « Millie », fut une meneuse. Sa jeune sœur, née deux ans après elle, Grace Muriel Earhart (1899-1998), surnommée « Pidge », se comportait en suiveuse fidèle.

Les deux filles continuaient à répondre à leurs surnoms bien après être entrées dans l’âge adulte. Leur comportement était non conventionnel, puisque par exemple Amy Earhart ne voyait pas la nécessité d’élever ses enfants comme des « gentilles petites filles ».

Après ses études secondaires à la Hyde Park Academy High School, elle rejoint sa sœur à Toronto dans l’Ontario.

Durant la première Guerre mondiale, elle s’engage en 1916 comme aide soignante dans le Voluntary Aid Detachment (VAD), elle travaillera pour la Croix Rouge de Toronto, puis au Spadina Military Hospital installé dans le Knox College, Toronto.

La guerre finie, Amelia reprend des études à l’université Columbia de New-York, où elle suit des cours de préparation à la médecine.

En 1920, un baptême de l’air lui donna la passion pour le vol. Elle devient élève infirmière, puis, en 1925, assistante sociale, et, dans l’intervalle, se paya des leçons de pilotage, économisant assez d’argent pour s’acheter un biplan jaune vif, qu’elle nomma pour cette raison le Canary.

Le 22 octobre 1922, Earhart atteignit l’altitude de 4 300 m, record pour une aviatrice à cette époque.

Après le premier vol New York-Paris de Charles Lindbergh en 1927, l’idée naquit dans l’esprit des éditeurs qui avaient publié le récit de sa traversée, en particulier George P. Putnam, qu’un retentissement semblable pourrait accompagner la première traversée de l’Atlantique effectuée en avion par une femme. Plusieurs avaient eu cette idée et l’aventure restait risquée : au cours des douze mois qui suivirent, cinq femmes tentèrent l’aventure, toutes échouèrent et sur les cinq, trois disparurent purement et simplement en mer.

C’est ainsi qu’Amelia fut contactée, en avril 1928, par Hilton Railey, collaborateur de Putnam, qui lui demanda « Aimeriez-vous être la première femme à traverser l’Atlantique en avion ? ». Son rôle devait, au cours du vol, se limiter à tenir le journal de bord du trimoteur Fokker F.VIIb/3 « Friendship » piloté par Wilmer Stultz, lui-même assisté par le copilote et mécanicien Louis Gordon. Parti de Trepassey Harbor, Terre-Neuve, le 17 juin 1928, le trio amerrit près de Burry Port, au Pays de Galles, après 20 h 40 min de vol. Amelia déclara sans fard à l’arrivée qu’elle n’avait été dans cette traversée qu’un « sac de pommes de terre », ajoutant tout de même que peut-être elle essaierait de la refaire seule un jour.

Elle n’en reçut pas moins un accueil triomphal en Angleterre quand, après qu’on l’eut ravitaillé en carburant, le trimoteur y arriva le 19 juin. Le trio eut droit à une ticker-tape parade lors de son retour à New York et fut reçu à la Maison-Blanche par le président Coolidge. Amelia était désormais une aviatrice célèbre.

Réalisant la promesse qu’elle s’était faite en 1928, Earhart décolla le matin du 20 mai 1932 de Harbour Grace (province de Terre-Neuve-et-Labrador) à bord d’un Lockheed Vega et après un vol en solo de 14 h 56 min se posa dans un pré à Culmore, au nord de Derry, en Irlande du Nord. Elle devint de ce fait la première femme à traverser seule l’océan Atlantique en avion.

Le 11 janvier 1935, elle réalise le tout premier vol en solitaire d’Hawaï à la Californie sans souci, après plusieurs vaines tentatives d’autres aviateurs.

Amelia Earhart disparut le 2 juillet 1937, après avoir été vue pour la dernière fois à Lae en Papouasie-Nouvelle-Guinée alors qu’elle tentait, avec son navigateur Fred Noonan, de faire le tour du monde par l’est, en passant par l’équateur, sur un bimoteur Lockheed Electra 10-E21.

Le vol d’Amelia Earhart était prévu de l’aérodrome de Lae à l’île Howland, un voyage de 4 100 km. Cette étape était la plus longue du plan de vol, la longueur était proche du rayon d’action de l’avion, la destination étant une île minuscule dans un vaste océan.

Une piste avait été aménagée sur la minuscule île Howland, au milieu du Pacifique, pour permettre une étape indispensable entre Lae et Hawaï, mais l’avion n’y arriva jamais. Les garde-côtes des États-Unis y avaient envoyé un navire muni d’équipement radio, l’Itasca (en). À 19 h 12 GMT, 7 h 42, heure locale, l’Itasca reçut le message « Nous devrions être au-dessus de vous, mais nous ne vous voyons pas. Le carburant commence à baisser », à 19 h 30 GMT, 8 h « Nous vous entendons mais n’arrivons pas à relever un minimum, s’il vous plaît faites un relèvement sur nous et répondez sur 3105 en phonie », à 20 h 13 GMT, 8 h 43, heure locale, « KHAQQ à Itasca, nous sommes sur la droite 157 337, nous répéterons ce message sur 6 210 kilocycles, attendez… », enfin à 8 h 55 (heure locale, affirmée par le Commandant Thompson et notée par les correspondants de presse Howard Hanzlick de l’United Press et James Carey de l’Associated Press, en contradiction avec le 8 h 43 des opérateurs radio sur son dernier message) « Nous cherchons vers le nord et vers le sud ». Une note manuscrite de James Carey indique :

« 8:55 – last on
Ran out gas about 8:20
9:00 – still on air – »24

La « droite 157 337 » a le sens clair d’une droite de hauteur. L’observation du soleil à son lever, à l’azimut 67°, avait sans doute permis à Noonan de préciser la position de l’avion dans cette direction et de savoir, en traçant sur la carte une droite parallèle passant par Howland, quelle distance restait à courir pour que le but se trouve quelque part dans la direction exactement perpendiculaire, 157 ou 337°25. Soit que le point astronomique de Noonan fût trop imprécis, soit que l’avion ait été décalé trop loin, à droite ou à gauche, sur la droite en question, cette méthode ne suffit pas à Earhart et Noonan pour rejoindre Howland. L’équipage de l’Itasca ne vit ni n’entendit jamais l’avion.

Conscients des risques que comportait la méthode, les aviateurs comptaient sur l’aide radiogoniométrique de l’Itasca pour situer plus sûrement Howland dans la dernière partie du vol. Cependant ni l’avion, ni le patrouilleur ne réussirent à faire un relèvement, encore moins à communiquer. Amelia en fut donc réduite à voler le long de la droite de hauteur transportée sur Howland pour chercher l’île à vue. Son message « Nous cherchons vers le nord et vers le sud » semble indiquer que, logiquement, la recherche fut initiée vers le nord-nord-ouest (cap 337°), avant de rebrousser chemin vers le sud-sud-est (cap 157°) où, en dernier ressort, les aviateurs pouvaient espérer atteindre les îles Phœnix.

Des hypothèses variées ont été émises sur la disparition de l’Electra, la première d’entre elles étant son écrasement en mer, loin de toute terre, une fois le carburant épuisé. Une autre hypothèse repose précisément sur l’observation qu’en partant de Howland, presque au cap 157° se trouve l’atoll Gardner (aujourd’hui Nikumaroro, Kiribati) et que le platier récifal de celui-ci, découvert à marée basse, offre une surface suffisamment lisse pour y permettre un atterrissage. Amelia y aurait posé l’Electra, sans réussir ultérieurement à le rapprocher de la terre ferme et à le mettre ainsi à l’abri de la marée, soit qu’il eût été endommagé dans l’atterrissage, soit qu’une jambe de train fût restée coincée dans une crevasse du récif.

Le gouvernement américain, le président Roosevelt en tête, lança une dizaine de navires et une cinquantaine d’avions à la recherche d’Earhart et Noonan, durant quatre mois. Aucune trace de leur appareil ne fut détectée, pas plus que ne furent recueillis de témoignages sur les dernières îles qu’ils auraient pu survoler.

Lorsqu’à 10 h 40, heure locale, le 2 juillet les autorités furent certaines que l’avion n’était plus en l’air, l’Itasca appareilla immédiatement pour se mettre à sa recherche, d’abord dans le nord-ouest de Howland. Le soir du 2 juillet, un hydravion Catalina décollait de Pearl Harbor en direction de Howland, mais dut rebrousser chemin à cause du mauvais temps et rentra bredouille à sa base après un vol héroïque de 24 h 3 min. À 23 h 12 GMT le 3 juillet, le cuirassé Colorado appareillait d’Hawaï et pouvait, à partir du 7 juillet, lancer ses trois hydravions en reconnaissance au-dessus des îles Phœnix, où il était logique de penser, celles-ci se trouvant sur la même droite 157-337 qu’Howland, qu’Amelia Earhart avait pu aboutir. Dans son rapport, le lieutenant Lambrecht note à propos du survol de l’île Gardner (aujourd’hui Nikumaroro) le 9 juillet que « … des signes d’occupation récente étaient clairement visibles, mais des survols répétés ne réussirent pas à provoquer la moindre réaction de réponse de la part d’éventuels habitants, si bien que nous conclûmes qu’il n’y avait personne ». Sauf pendant le séjour transitoire des rescapés du naufrage du cargo Norwich City31 en 1929, l’île n’avait plus eu d’habitants depuis 1892. Le commandant du Colorado nota quant à lui dans son rapport qu’aucun signe d’habitation n’avait été observé sur Gardner et télégraphia le 10 juillet à l’amiral Murphin que toutes les îles Phœnix avaient été localisées et soigneusement fouillées à la recherche de traces d’Amelia Earhart ou d’habitants. L’US Navy conclut qu’Earhart et Noonan avaient disparu en mer.

De nombreux opérateurs radio rendirent compte, dans les heures qui suivirent la disparition, de la réception de messages qui pouvaient avoir été émis par Earhart et Noonan. Ces messages devaient être considérés avec précaution, car des messages demandant des nouvelles des aviateurs pouvaient avoir été interprétés comme des messages émis par eux. Certains de ces messages pouvaient aussi être des faux délibérés. L’hypothèse que quelques messages fussent authentiques, associée à l’information, fournie par les ingénieurs de Lockheed, que l’avion ne pouvait émettre que s’il était posé sur la terre ferme et en état de faire tourner le moteur tribord (droit) pour recharger ses batteries, fut un des motifs de la reconnaissance entreprise par le Colorado dans l’archipel des îles Phœnix. Le seul message que reçut un service officiel fut, le soir du 4 juillet, un message maladroitement codé en morse que les opérateurs de l’US Navy à Wailupe (Hawaï) transcrivirent comme une suite de mots sans sens clair (et donc intraduisible) : « 281 north Howland call KHAQQ beyond north don’t [or won’t] hold with us much longer above water shut off ». Les trois premiers mots provoquèrent un regain d’intérêt pour la zone située au nord de Howland, sans considération pour la possibilité que l’opérateur maladroit ait pu vouloir coder tout autre chose que “281 N”. Les opérateurs de la Pan Am avaient quant à eux obtenu depuis les îles Mokapu, Midway et Wake des relèvements radiogoniométriques convergeant sur l’archipel des îles Phœnix.

Des messages captés par des radioamateurs sur le continent américain donnèrent lieu dans certains cas à des articles dans les journaux locaux. D’autres restèrent longtemps inconnus. En 2000, l’International Group for Historic Aircraft Recovery (TIGHAR) fut contacté par Betty Klenck, une ancienne habitante de St. Petersburg (Floride) qui, en juillet 1937, avait noté ce qu’elle avait pu comprendre d’un message qu’elle avait immédiatement attribué à Amelia Earhart. Les notes de Betty, qui ont été conservées, évoquent de façon répétée la montée de l’eau et « quelque chose qui, à l’oreille, ressemblait à « New York City » ». Le père de Betty Klenck, alors adolescente, avait alerté les garde-côtes, qui lui avaient répondu que le gouvernement avait des bateaux sur zone et que tout était sous contrôle.

Amelia Earhart fut déclarée officiellement morte le 5 janvier 1939.

En 1940, un officier britannique, Gerald Gallagher, trouva sur Nikumaroro treize os, dont un crâne, les restes d’une chaussure d’homme et d’une chaussure de femme ainsi qu’une boîte de sextant. Il les envoya aux îles Fidji où le docteur Hoodless, médecin principal de l’École de médecine des îles Fidji, crut pouvoir conclure que les os étaient ceux d’un homme, d’environ 1,66 m. Ces restes ayant été, depuis, égarés, TIGHAR demanda en 1998 à deux anthropologues médico-légistes de réanalyser les mensurations consignées par le Dr Hoodless. Ceux-ci conclurent que les os étaient plus probablement ceux d’une femme que d’un homme et plus probablement d’origine nord-européenne. En décembre 2010, une équipe universitaire annonçait avoir trouvé, dans la zone de l’île où les restes avaient été précédemment découverts, trois fragments d’os qui auraient pu être ceux d’un doigt humain mais une analyse ADN ne permit pas de confirmer que ces fragments fussent d’origine humaine.

Les conclusions de l’étude de 1998 ayant été contestées, Richard L. Jantz reprend, en 2017, l’analyse des mesures effectuées par Hoodless en les rapprochant de ce qu’on peut savoir de la morphologie d’Amelia Earhart, à partir de ses photographies et de ses vêtements qui ont été conservés. Cette étude l’amène à estimer que les os trouvés à Nikumaroro en 1940 correspondent « davantage au squelette d’Amelia Earhart qu’à 99 % d’autres individus quelconques ». L’attribution initiale des restes à un squelette masculin peut, d’après lui, s’expliquer par la morphologie particulière d’Amelia Earhart, qui avait les hanches étroites et des jambes solides. Jantz conclut « qu’il faudrait désormais une preuve radicale que les os trouvés en 1940 n’étaient pas ceux d’Amelia Earhart pour invalider la conclusion à laquelle mène aujourd’hui, de la façon la plus probante, l’examen des éléments disponibles : ces os étaient les siens ».

En août 2012, des chercheurs crurent avoir repéré à l’ouest de Nikumaroro, sous l’eau, des débris qui pourraient provenir de l’avion d’Earhart et Noonan, notamment des éléments ressemblant aux restes d’un train d’atterrissage. Ces indices corroboraient l’idée selon laquelle l’avion pouvait avoir atterri sur le platier de corail bordant l’île et aurait ensuite été emporté par la marée, de la même façon que le bimoteur General Aircraft Croydon [archive], qui s’était égaré au-dessus de la mer de Timor en septembre 1936.

En 2018, les archives révèlent que le numéro 1542 inscrit dans la boîte de sextant trouvée en 1940 est celui d’un instrument ayant fait partie de l’équipement embarqué à bord de l’USS Bushnell en 1939. À moins donc que ce sextant ne se fût pas trouvé dans sa boîte et que, par extraordinaire, celle-ci eût été en possession de Noonan et d’Earhart en 1937, cette boîte n’a finalement rien à voir avec la tentative de tour du monde d’Amelia Earhart.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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