Alfred Pellan, peintre, muraliste et illustrateur.

Alfred Pellan (né Alfred Pelland, à Québec, le 16 mai 1906 – mort à Laval, le 31 octobre 1988) est un peintre, un muraliste, un illustrateur et un costumier québécois, domicilié à Auteuil (Laval) pendant près de quarante ans. Il est le premier peintre québécois à s’être illustré sur la scène française (plus précisément en 1935). Vingt ans plus tard, à la suite d’une exposition à Paris, son œuvre est reconnue au Québec et au Canada.


Alfred Pellan naît à Québec, le 16 mai 1906. Sa mère, Régina Damphousse, meurt lorsqu’il est en bas âge, et son père Alfred Pelland, mécanicien de locomotive, élève les trois enfants. Lorsqu’il est à l’école, il couvre de dessins les marges de ses cahiers et réussit très bien ses cours d’arts plastiques, alors que les autres matières l’ennuient. En 1920, Alfred Pelland s’inscrit à l’École des beaux-arts de Québec. Il y obtient les premiers prix de cours supérieurs et y décroche des médailles en peinture, dessin, sculpture, croquis, anatomie et publicité. Il vend sa première toile à l’âge de dix-sept ans à la Galerie nationale du Canada1 (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa). Puis, il obtient en 1926 la première bourse d’études en arts du Québec, ce qui lui permet de demeurer plusieurs années à Paris et de séjourner à Venise, notamment. Il poursuit des études à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1926-1930), où il obtient en 1928 « un Premier prix de peinture » (atelier Lucien Simon)5. Après l’expiration de sa bourse, il prolonge son séjour à Paris, avec l’aide de son père, jusqu’en 1940,

travaillant souvent seul tout en fréquentant les académies de la Grande Chaumière, Colarossi et Ranson. Il gagne le premier prix à l’exposition d’art mural de 1935 à Paris. Il côtoie plusieurs des artistes les plus connus de l’époque (dont : Picasso, Matisse, Derain, Dali…) et, en parcourant l’Europe, « s’imprègne des grands courants de l’art du temps ». Venu faire un bond à Québec, en 1936, dans le but d’être nommé professeur à l’École des Beaux-Arts de sa ville natale, il avait été refusé par le jury, qui l’avait trouvé trop « moderne ».

Quand arrive la Seconde Guerre mondiale, il s’empresse de retourner au Québec (1940) et s’installe dans la métropole, Montréal. Il rapporte des œuvres qui sont louangées dans des expositions à Québec et à Montréal. Les œuvres cubistes ou surréalistes qu’il ramène avec lui sont, cependant, alors considérées comme trop avant-gardistes : la plupart ne trouvent pas preneur. De 1943 à 1952, pour survivre, il enseigne à l’École des beaux-arts de Montréal. Son opposition active aux fondements théoriques du directeur de l’École pousse ce dernier (Charles Maillard) à démissionner en 1944. L’école devient dès lors plus libérale dans son approche. En effet, Pellan est ouvertement contre l’académisme et s’engage pour un art indépendant, davantage ouvert à l’universalité et à l’évolution.

Pendant les années 1940, il illustre des recueils de poésie et conçoit des costumes et des décors pour le théâtre. Son style prend de la maturité, se développe encore, pendant cette période. Le surréalisme l’attire de plus en plus : son imagerie devient plus érotique et ses peintures, aux couleurs toujours saisissantes, deviennent plus grandes, plus complexes et plus texturées. Ne croyant pas aux écoles d’art, il est cosignataire, au début de 1948, de « Prisme d’yeux », un manifeste rédigé par Jacques de Tonnancour prônant la liberté d’expression dans l’art1, un regroupement qui réclame un art libre de toute idéologie. Plus tard, cette même année, un autre groupe se forme, plus radical, qui signe le manifeste « Refus global » alors proposé par Borduas, reléguant dans l’ombre le premier manifeste, comme si les deux manifestes étaient totalement opposés et incompatibles l’un avec l’autre.

En 1952, Alfred Pelland reçoit une bourse de la Société royale du Canada et retourne à Paris jusqu’en 1955, avec celle qu’il avait épousée en 1949. Pendant ce séjour et sous le patronage des gouvernements de France et du Canada, le musée national d’Art moderne de la Ville de Paris accueille une exposition de 181 de ses œuvres. Il devient le premier Canadien à présenter une telle exposition individuelle à Paris.

Revenu au Québec depuis deux ans, il reprend ses cours de peinture en 1957 comme professeur au Centre d’art de Sainte-Adèle tout en vivant dans sa maison d’Auteuil à Laval, où il avait élu domicile en 1950. Sa réputation ne cesse ensuite de s’étendre auprès des experts canadiens : il se fait connaître dans différentes expositions, solo ou collectives, et reçoit des commandes de murales, qui établissent sa renommée dans l’ensemble du pays.

Plusieurs monographies et documentaires lui sont consacrés, de son vivant déjà, et il reçoit une cascade de récompenses et d’honneurs.

À partir de 1978, Alfred Pellan combat une leucémie, et il ne produit que cinq œuvres durant sa dernière période de dix ans. Domicilié à Auteuil (Laval), il meurt à Laval, le 31 octobre 1988 (à 82 ans). Il est inhumé au Parc du Souvenir à Auteuil.

Son épouse (depuis 1949, quand elle avait 23 ans, et lui, 43), Maddalena Poliseno, ou Madeleine Pelland, qu’il a connue quand elle était étudiante à l’École des beaux-arts de Montréal, lui survit jusqu’au 27 septembre 2010.

Le fonds d’archives d’Alfred Pellan est conservé au centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Source : Wikipédia.

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