Alfred Döblin, médecin et écrivain.

Alfred Döblin (10 août 1878, Stettin, Province de Poméranie – 26 juin 1957, Emmendingen, Allemagne) est un médecin et écrivain allemand. Il a acquis la nationalité française en 1936. Né de parents juifs non pratiquants, il s’est converti au catholicisme en 1941. Il est notamment l’auteur du roman Berlin Alexanderplatz. Son frère aîné était l’acteur Hugo Döblin.


Quatrième enfant d’une famille bourgeoise juive, qui avait déménagé à Berlin en 1888 après que son père eut émigré en Amérique avec une femme plus jeune, le jeune Alfred Döblin est très tôt passionné par le progrès technique, qu’il côtoie quotidiennement. Médecin neurologue de 1905 à 1930 à Ratisbonne, Fribourg et Berlin, Alfred Döblin commence sa collaboration littéraire avec Herwarth Walden en 1910, et participe au journal expressionniste alors nouvellement fondé Der Sturm (La tempête).

Ayant pour modèles littéraires et philosophiques Heinrich von Kleist, Friedrich Hölderlin et Friedrich Nietzsche, Alfred Döblin appartenait à ces écrivains précurseurs qui utilisaient la radio comme média de diffusion.

En 1912, Döblin épouse Erna Reiss – de leur union naissent quatre enfants : Pierre, Wolfgang (dit Vincent), Claude et Stephan. À la fin de l’année 1912, Döblin publie un recueil de nouvelles, Die Ermordung einer Butterblume (L’Assassinat d’une renoncule). Il passe la majeure partie de la Première Guerre mondiale dans un lazaret à Sarreguemines, en Alsace-Lorraine, du 3 janvier 1915 à août 1917, où il commence à écrire son roman Wallenstein, publié en 1920 à Berlin puis à Haguenau, où il exerce les fonctions de médecin militaire. Son premier roman, Die drei Sprünge des Wang-lun (Les Trois Sauts de Wang Loun), publié en 1915, a du succès et lui donne une certaine notoriété.

Établi dans le secteur de Berlin-Lichtenberg, il est le témoin oculaire des combats de mars 1919 à Berlin, dont il fera plus tard le sujet de son roman Novembre 1918. Au cours de sa période berlinoise, Döblin rédige de nombreux articles (par exemple à propos de pièces de théâtre ou de films, mais aussi sur la vie dans les rues de la capitale), entre autres pour le quotidien en langue allemande Prager Tagblatt. Ces articles offrent une image saisissante de la vie quotidienne dans le Berlin de la république de Weimar, et certaines de ces esquisses ont été intégrées par Döblin dans son roman Berlin Alexanderplatz.

Dans ses textes politiques de cette époque, Döblin critique le Parti socialiste allemand (le SPD) pour sa collaboration avec le président Paul von  Hindenburg, se positionnant ainsi plus à gauche.

Le 28 février 1933, après l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir et au lendemain de l’incendie du Reichstag, Alfred Döblin accompagné de sa femme et de son plus jeune fils, Stephan (rejoint ultérieurement courant 1933 par les 3 autres enfants), fuit en Suisse puis en France. Alfred Döblin, son épouse ainsi que Wolfgang, Claude et Stephan obtiennent la nationalité française en octobre 1936. Pierre, l’aîné, n’ayant pas obtenu de permis de travail en France, a dû aller aux États-Unis, et obtiendra la nationalité américaine. En 1939, quand la guerre éclate, Döblin entre au ministère de la propagande français (Commissariat de l’Information), où il rédige des tracts avec d’autres émigrants allemands. C’est avec les collaborateurs du ministère que Döblin fuit le 10 juin 1940 vers le sud de la France. Sa femme et son plus jeune fils quittent Paris le 23 mai 1940 en direction du Puy. Ils se retrouveront à Toulouse le 10 juillet 1940, après une recherche angoissante, qu’il racontera dans son récit Schicksalsreise. Bericht und Bekenntnis (Voyage et destin) publié en 1949. Après avoir obtenu l’autorisation de sortie du territoire ainsi qu’un visa provisoire du consulat américain à Marseille, ils quitteront Marseille le 30 juillet 1940 pour l’Espagne et le Portugal. Ils embarquent ensuite pour les États-Unis. Le 9 octobre 1940, Alfred Döblin commence à Los Angeles une activité de scénariste qui prendra fin en octobre 1941.

Son fils, Wolfgang Döblin (engagé dans l’armée française), se suicide le 21 juin 1940 à Housseras, pour ne pas tomber entre les mains des nazis, après avoir envoyé sous pli cacheté à l’Académie des Sciences à Paris ses recherches sur l’équation de Kolmogorov. Le 30 novembre 1941, Döblin et sa femme se convertissent au catholicisme, ce qui sera vécu comme une trahison par la communauté juive en exil. La décision de cette conversion se fait après un vis-à-vis avec une statue du Christ crucifié en la basilique-cathédrale de Mende.

Le 15 octobre 1945, c’est un des premiers auteurs en exil à revenir en Europe. Il atteint Paris, où il devient inspecteur littéraire de l’administration militaire française, d’abord à Baden-Baden, puis à Mayence. Son travail consistait à censurer les manuscrits et les préparations d’un journal mensuel, qui finit par paraître sous le nom de Das goldene Tor (La Porte d’or).

Par ailleurs, Alfred Döblin travaille pour le Neue Zeitung (Nouveau Journal) et pour la radio Südwestfunk. Il s’entoure également d’un groupe de jeunes écrivains, parmi lesquels Günter Grass.

Rapidement déçu par la restauration politique de l’après-guerre, surtout après l’échec de son roman révolutionnaire Novembre 1918, Döblin se tourne un temps vers la RDA, où il se rapproche de Johannes R. Becher, et entre à l’académie de l’art, qu’il quitte rapidement à cause du dogmatisme socialiste. Il rédige néanmoins des articles pour des journaux de la RDA, et son roman Hamlet ou La Longue Nuit prend fin ne paraît qu’en Allemagne de l’Est.

Döblin a créé en 1949 à Mayence l’Akademie der Wissenschaften und der Literatur4. Revenu en France le 29 avril 1953, Döblin atteint de la maladie de Parkinson est contraint à partir de 1954 pour des raisons économiques de retourner pour des séjours fréquents et de plus en plus longs, en  hospitalisation dans diverses cliniques de la Forêt-Noire en Allemagne. Il décède à Emmendingen, près de Fribourg-en-Brisgau le 26 juin 1957. Sa femme se suicide à Paris le 15 septembre 1957, trois mois après sa mort. Suivant leur demande, Döblin et sa femme sont enterrés à Housseras, petite commune des Vosges, respectivement à la droite et à la gauche de leur fils Wolfgang Döblin.

Source : Wikipédia.

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