Alessandro Tassoni, poète.

Alessandro Tassoni, né le 28 septembre 1565 à Modène et mort dans la même ville le 25 avril 1635, est un poète italien porté à la satire.


Né à Modène le 28 septembre 1565, d’une famille noble et ancienne, il eut à lutter dès le berceau contre l’adversité. Resté orphelin dans sa première  enfance, affligé d’infirmités, engagé dans des procès ruineux, il vainquit tous ces obstacles, fit des études solides, d’abord dans sa patrie, puis dans les universités de Ferrare et de Bologne, où il eut pour maître le célèbre Aldrovandi, et partit pour Rome, en 1597, dans l’espoir de s’y procurer plus d’aisance. Doué d’un caractère enjoué et d’un esprit aimable, il ne tarda pas à s’y faire connaître.

En 1599, le cardinal Ascanio Colonna le fit son premier secrétaire et  l’emmena avec lui en Espagne. Le cardinal ayant été nommé vice-roi d’Aragon, ne voulut point occuper cette place sans l’agrément du Pape et lui envoya Tassoni pour l’obtenir. Clément VIII, dans sa réponse au cardinal, fit l’éloge du secrétaire, ajoutant qu’il l’avait vu avec beaucoup de plaisir. Ce fut à cette occasion que le jeune négociateur prit la tonsure cléricale, ne doutant point, dit Muratori, que la rosée ecclésiastique ne tombât sur sa tête en abondance ; mais il n’obtint rien.

Après son retour en Espagne, le cardinal le renvoya à Rome avec six cents écus d’or de pension et lui confia l’administration de ses biens. On ne sait pas si Tassoni prit ou reçut son congé. En 1618, le duc de Savoie Charles-Emmanuel, après plusieurs marques d’estime, le déclara son secrétaire d’ambassade à Rome, gentilhomme ordinaire du prince son fils et lui assigna une pension d’environ deux mille écus, qui ne fut jamais payée.

Deux ans après, il fut appelé à Turin ; mais la jalousie des courtisans et le rapprochement de l’Espagne et de la Savoie, ménagé par le prince Philibert, second fils du duc, renversèrent toutes ses espérances. De retour à Rome, il obtint un emploi auprès du cardinal de Savoie ; mais bientôt ce prince, qui aspirait au protectorat d’Espagne, craignit que la présence d’un homme qui avait signalé sa haine contre les Espagnols ne nuisît à ses desseins. Non-seulement il l’obligea par sa froideur à prendre de lui-même le parti de la retraite, mais il le persécuta. Il crut ou feignit de croire que Tassoni s’était permis de faire son horoscope et avait prédit qu’il serait un hypocrite.

Celui-ci eut beau protester contre la fausseté de cette accusation et employer le crédit des cardinaux de la Valette et Barberini, et celui de Béthune, ambassadeur de France, le cardinal fut inflexible et exigea son expulsion. Mais après un exil de dix jours, que Tassoni passa à la chasse, son courroux parut se calmer, et Tassoni eut la liberté de revenir. Las et dégoûté d’une servitude si peu fructueuse, il acheta une petite maison de campagne aux environs de Rome, près le palais de Riari, à la Longara, et y passa quelques années, partageant son temps entre l’étude et la culture de son jardin. En 1626, le cardinal Ludovisi, neveu de Grégoire XV, le tira de sa retraite philosophique et le retint près de lui jusqu’en 1632, année de sa

mort. À cette époque François Ier, duc de Modène, un des princes les plus accomplis de son temps, l’appela à sa cour, le fit conseiller, lui assigna une pension honorable, mieux payée que celles qu’il avait eues précédemment, et lui donna un logement dans son palais. Tassoni servit ce prince avec autant de zèle que de fidélité. Son tempérament robuste lui promettait une certaine longévité, lorsque, sa santé venant tout à coup à s’affaiblir, il mourut le 25 avril 1635, âgé de 71 ans.

Source : Wikipédia.

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