Albert Jacob Émile Mayrisch, industriel et homme d’affaires.

Albert Jacob Émile Mayrisch, né le 10 octobre 1862 à Eich, Grand-Duché de Luxembourg et mort le 5 mars 1928 à Châlons-sur-Marne, France, est un industriel et homme d’affaires luxembourgeois. Il a été président du directoire de l’Arbed.

Il est en 1911, avec le Belge Gaston Barbanson, le principal fondateur de l’ARBED (Aciéries réunies de Burbach-Eich-Dudelange). L’entreprise, née de la fusion de trois sociétés sidérurgiques luxembourgeoises, va devenir le fleuron de l’industrie du grand-duché. Émile Mayrisch en assure d’abord la direction technique, avant d’en devenir président après la Première Guerre mondiale.

Mayrisch, carte maximum, Paris, 27/04/1963.

Émile Mayrisch joue un rôle déterminant dans les négociations qui vont mener à la signature de la convention de l’Entente internationale de l’Acier, le 30 septembre 1926 à Bruxelles, par les sidérurgistes français, allemands (y compris sarrois), belges et luxembourgeois. Cet accord s’inscrit dans le mouvement qui se développe à cette époque en faveur d’une union douanière pan-européenne1 et préfigure la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).

Les négociations industrielles qu’il avait menées, aussi bien du côté allemand avant la guerre que du côté français après celle-ci, le préparaient à un rôle de médiateur pour aider au rapprochement des esprits entre les deux pays.

 

Avec l’aide essentielle de sa femme, qui lui apporte son vaste réseau de relations littéraires, il réunit régulièrement dans sa propriété de Colpach des intellectuels originaires des deux pays, ainsi que d’autres pays européens, pour promouvoir l’idée d’une communauté de culture européenne. Parmi les visiteurs de Colpach, on trouve André Gide, Jacques Rivière, Paul Claudel, Jean Schlumberger, Walter Rathenau, Karl Jaspers, Ernst Robert Curtius, Richard Coudenhove-Kalergi, etc.

Mayrisch, carte maximum, Luxembourg.

Dans le contexte des accords de Locarno, avec l’appui tacite et officieux du Quai d’Orsay côté français, par l’intermédiaire notamment du diplomate Jacques Seydoux, il fonde le Comité franco-allemand d’information et de documentation (de), dont l’objectif est d’améliorer les relations franco-allemandes et de favoriser une collaboration économique entre les deux pays. Sa mort accidentelle en 1928 ne met pas un terme à ce comité, qui a compris essentiellement des patrons – par exemple le président de la Confédération générale de la production française, René-Paul Duchemin, le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, Charles Laurent, un vice-président du Comité des forges (Théodore Laurent), un régent de la banque de France et président du syndicat général de l’industrie cotonnière (René Laederich), le président du Comité des houillères de France, Henri de Peyerimhoff de Fontenelle -, mais aussi un évêque (Mgr Eugène Julien, évêque d’Arras), côté français, ainsi que des hommes de lettres et économistes, tels Lucien Romier, Pierre Lyautey, André Siegfried, Jean Schlumberger, Henri Lichtenberger ou Wladimir d’Ormesson. Né dans le contexte de Locarno, le comité ne survit que quelques années après la mort de son fondateur, miné par le départ de Pierre Viénot en 1929, des intérêts divergents et des dissensions internes. Il semble actif jusqu’en 1931, puis semble agoniser.

Émile Mayrisch meurt à Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne) en 1928, des suites d’un accident de voiture qui avait eu lieu à Saint-Pierre (Marne) en direction de Paris. Le grand-duché lui fait des funérailles quasi nationales.

Source : Wikipédia.