Abbé René Bonpain, héros de la résistance.

René Bonpain, dit L’Abbé Bonpain, est un résistant et homme d’Église français né le 15 octobre 1908 à Dunkerque (Nord) et mort fusillé le 30 mars 1943 à Bondues (Nord). Il reste à ce jour le résistant le plus populaire dans le souvenir des habitants de Dunkerque.

Lorsqu’en septembre 1939 la guerre éclate, l’Abbé est mobilisé et rejoint son unité à Seboncourt dans l’Aisne mais en 1940 il sera démobilisé à Périgueux après la débâcle. Il rentre à Dunkerque et s’engage par patriotisme dans la Résistance la même année. Il organise alors toutes les

deux semaines le passage de jeunes réfractaires et l’envoi d’importants renseignements sur l’ennemi en Zone libre via son frère Paul à Toulouse. Pour ce faire il utilise par un ingénieux système de double-fond dans une malle en bois, appelée Paulinette, dans les convois de charbon allant de Dunkerque à Toulouse ou La Rochelle. Il est au service du réseau de renseignement résistant Alliance, le plus important réseau dépendant de l’Intelligence Service britannique et du réseau Réseau Zéro-France.

Abbé René Bonpain, carte maximum, Dunkerque, 26/03/1960.

En novembre 1942 le chef de l’organisation locale Alliance, Louis Herbeaux, et son adjoint, Jules Lanery, sont arrêtés par la Geheime Feldpolizei, la police allemande. Refusant de s’enfuir, craignant que des innocents soient pris en otages, l’Abbé Bonpain est arrêté à la maison des vicaires, rue Pasteur, le 19, et immédiatement incarcéré dans les caves du siège de la police allemande installée villa Duflos, avenue de la mer à Malo-les-Bains. L’Abbé est ensuite transféré à la prison de Loos, où il est placé au secret et enfermé dans la cellule 101, il y restera 40 jours.

Abbé René Bonpain, épreuve de luxe.

Le 19 mars 1943, les membres de l’Alliance comparaissent devant le tribunal militaire allemand siégeant au 159 boulevard de la Liberté à Lille dont l’Abbé Bonpain. Le jour de la saint-Joseph neuf peines de mort sont prononcées dont cinq sont commuées aux travaux forcés. Quatre jours plus tard, l’abbé Bonpain peut recevoir sa famille venue de La Rochelle et le 29 mars le cardinal Liénart.

Hommage à l’abbé René Bonpain, Grande Synthe, 13/06/1981.

Le lendemain le 30 mars 1943 il est exécuté en même temps que ses compagnons Louis Herbeaux et Jules Lanery à 17 heures au Fort de Bondues.

L’exécution du prêtre et de ses compagnons suscite l’indignation dans la région dunkerquoise. Un service funèbre est célébré en présence d’une assistance considérable le 15 avril 1943 à l’église Saint-Martin de Dunkerque, les allemands ayant refusé qu’il le soit à Rosendaël. Maurice Schumann évoque le sacrifice du prêtre sur Radio Londres.

Les corps seront enterrés au cimetière de Bondues en attendant la libération de la poche de Dunkerque. Celui de l’Abbé sera ramené le 6 octobre 1945 et des funérailles solennelles seront présidées le 8 octobre par le cardinal Liénart en l’église Notre-Dame de l’Assomption détruite, devant une foule compacte. L’Abbé sera enfin inhumé dans le caveau familial de la famille Bonpain au cimetière de Dunkerque, cases 40-41-42.

Source : Wikipédia.