Boris Assafiev, compositeur.

Boris Vladimirovitch Assafiev (en russe : Борис Владимирович Асафьев; ISO 9 : Boris Vladimirovič Asaf’ev), né le 17 juillet 1884 (29 juillet 1884 dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg, mort le 27 janvier 1949 à Moscou, est un compositeur et critique russe et soviétique.


Assafiev étudie la philologie et l’histoire à l’université de Saint-Pétersbourg et parallèlement la composition musicale, avec Anatoli Liadov, au Conservatoire. Ce sont les rencontres avec le critique d’art Vladimir Stassov qui ont influencé la formation du jeune musicien. En 1910, Assafiev devient répétiteur de ballet au théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, et à partir de 1914 il collabore aux journaux musicaux russes les plus significatifs de cette époque. Son domaine de recherche est la musique des compositeurs russes du XIXe siècle et les courants modernes.

À partir de 1920, il dirige le département de musique de l’Institut national d’histoire de l’art et participe à l’Association pour la musique  contemporaine. C’est à cette époque que paraît la plupart de ses œuvres musicologiques majeures, dont les premières monographies en russe consacrées à Igor Stravinsky, Alfredo Casella, Alban Berg, Paul Hindemith, Ernst Křenek et Les Six. Tous ces livres sont écrits sous le pseudonyme d’« Igor Glebov ». Sur la proposition d’Assafiev, les théâtres de Léningrad montent des opéras nouveaux tels que Wozzeck d’Alban Berg, Der ferne Klang de Franz Schreker, Der Sprung über den Schatten et Jonny spielt auf d’Ernst Křenek. Il insiste aussi qu’en 1928 Boris Godounov de Modeste Moussorgski voie la scène en version d’auteur et non revisé par Rimski-Korsakov. Sous sa révision sont parues les traductions russes des livres de Paul Bekker et Ernst Kurth. Assafiev dévéloppe les idées de ce dernier dans son livre La Forme musicale comme un procès (1930).

Au début des années 1930, Assafiev se concentre sur la composition. Ses œuvres qui remportent le plus de succès sont les ballets Flammes de Paris (1932) dont l’action se déroule pendant la Révolution française et La Fontaine de Bakhtchisaraï d’après le poème de Pouchkine (1933).

Pendant le siège de Léningrad, Assafiev reste dans la ville sans cesser ses activités et en 1943 il déménage à Moscou où il devient membre de l’Institut national d’histoire de l’art. La même année, il est fait académicien de l’Académie des sciences d’URSS (il est le seul musicologue d’avoir obtenu ce titre). En 1948, le Prix Staline lui est décerné pour sa monographie sur Mikhaïl Glinka.

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Maurice Bishop, homme politique et révolutionnaire.

Maurice Rupert Bishop, né le 29 mai 1944 à Aruba et mort le 19 octobre 1983 à la Grenade, est un homme politique et révolutionnaire grenadin, Premier ministre de l’île entre 1979 et 1983.


En 1970, Maurice Bishop revient à Grenade et défend comme avocat les infirmières en grève de l’hôpital général de St Georges. Il est arrêté et mis en prison avec une trentaine d’activistes. Ils sont cependant acquittés après un procès de plusieurs mois. En 1972, Il participe à l’organisation d’une  conférence en Martinique avec plusieurs autres mouvements  indépendantistes caribéens pour échanger sur leur stratégie. Après les élections de 1972 à Grenade qui voit une nouvelle victoire d’Eric Gairy, il fonde avec Kenrick Radix et Jacqueline Creft le Movement for Assemblies of the People (Mouvement pour des assemblées du peuple, MAP) en s’inspirant de la philosophie de Julius Nyerere. Ils cherchent à implanter leur mouvement dans l’ensemble des villages de l’île pour favoriser la participation politique.

En janvier 1973, le MAP fusionne avec le Joint Endeavor for Welfare, Education, and Liberation (Jewel) pour former le New Jewel Movement (NJM). Bishop en prend la tête comme Secrétaire conjointement avec Unison Whiteman. Le nouveau parti, populiste et marxiste, représente la principale opposition au régime autoritaire du Premier ministre Eric Gairy qui dirige l’île depuis l’indépendance. La répression s’abat rapidement sur le nouveau mouvement. Ainsi le 18 novembre 1973, les dirigeants du NJM sont arrêtés arbitrairement par les forces de sécurité, emprisonnés et battus en prison. Cet épisode est connu sous le nom de Grenada Bloody Sunday.

Le 21 janvier 1974, une manifestation a lieu à l’appel du NJM contre le gouvernement de Gairy. Elle est violemment réprimée par la police, le père de Maurice Bishop est même tué à la porte de l’hôtel où la direction du NJM s’était réfugié. Après l’échec de cette manifestation, Bishop comprend que le NJM, par son manque de lien avec les syndicats et la population rurale, fidèles à Gairy, décide de réorienter le mouvement vers une stratégie de prise de pouvoir par les armes. Le 6 février 1974, veille de la proclamation de l’indépendance de l’île, Bishop est arrêté pour complot anti-gouvernemental, mais il est libéré sous caution le lendemain de  l’indépendance, le 8 février. Le 29 mars 1974, il participe à une réunion du Comité directeur régional du Congrès panafricain au Guyana. Comme avocat, il défend Desmond « Ras Kabinda » Trotter et Roy Mason en octobre 1974, accusés d’avoir assassiné un touriste américain.

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Andreï Boubnov, homme politique.

Andreï Sergueïevitch Boubnov (en russe : Андрей Сергеевич Бубнов ; né le 22 mars 1884 (3 avril dans le calendrier grégorien) à Ivanovo et mort exécuté le 1er août 1938) à Kommounarka est un homme politique russe, l’un des leaders bolcheviks de la révolution de 1917.


Andreï Boubnov est né à Ivanovo-Voznessensk. Il fit ses études à l’Institut Agronomique de Moscou et, pendant cette période, adhéra au Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) en 1903. Il faisait partie de la faction bolchevik de ce parti et à ce titre, pendant les années qui suivirent, notamment après la révolution de 1905 à laquelle il participa, fut arrêté treize fois par la police tsariste. En 1909, il fut désigné comme membre du comité central à Moscou, ce qui lui valut de retourner en prison dès l’année suivante. Après sa libération, il fut délégué à Nijni Novgorod afin d’y organiser le mouvement ouvrier. Il participa aussi au journal la Pravda et soutiendra un temps la fraction otzoviste qui, sous la direction d’Alexandre Bogdanov, prônait alors (1909) le boycott de la IIIe Douma.

Lorsque éclata la Première Guerre mondiale, Boubnov s’investit dans le mouvement des opposants à la guerre. Il fut à nouveau arrêté en 1916 et, cette fois, relégué en Sibérie. En octobre 1917, il est au Politburo, fait partie du directoire insurrectionnel secret et du Comité militaire révolutionnaire. À partir de 1918, il occupe des postes de responsabilité. En tant que membre du Comité Central à cette époque, il est un partisan affirmé du groupe oppositionnel dit Centraliste démocratique (aux côtés de Timofeï Sapronov et Nikolaï Ossinski), en particulier lors des débats du Xe Congrès de mars 1921.

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