Ion Minulescu était un écrivain roumain, né le 6 janvier 1881 à Bucarest, et décédé le 11 avril 1944 à Bucarest. Il est connu en tant qu’un des principaux représentants du symbolisme en Roumanie, mais aussi en tant qu’écrivain populaire, ses innovations restant souvent ludiques et ne versant guère dans la poésie hermétique.
Ion Minulescu est né le 6 janvier 1881 à Bucarest, au 15 de la rue Covaci. Son père, Tudor Minulescu, commerçant en chaussures, était décédé peu avant, le 28 décembre 1880, à la suite d’un voyage d’affaires à Alexandrie. La famille a cependant pu vivre sur l’héritage conséquent laissé par le père. Sa mère, Alexandrina Ciucă, était originaire de Slatina, où le jeune Ion a passé ses vacances chez ses grands-parents et vécu ses premières années, jusqu’à ce qu’Alexandrina se remarie au capitaine de cavalerie Ion Constantinescu, ce qui entraîna le déménagement de la famille à Bistriţa, puis à Pitești. C’est dans cette ville qu’il a accompli l’essentiel de sa scolarité, jusqu’au lycée, qui est en partie la source de son roman plus ou moins autobiographique Corigent la limba română [Recalé en roumain]. Il fut aussi à l’école primaire le condisciple du peintre Iosif Iser. Durant toute son enfance, son surnom était « Bucu », ce qui renvoie à ses nombreux pseudonymes. En 1897, il publia ses premières poésies, justement sous le pseudonyme I.M. Nirvan, dans la revue de Pitești Povestea Vorbei. Il a continué les années suivantes à publier dans divers journaux : Foaia pentru toți, Carmen, Evenimentul, entre autres.
En 1899 commence une période plus mouvementée : il déménagea à Bucarest à la pension « Brînză și Arghirescu », une sorte de boîte à bac de l’époque, et obtint l’examen convoité. Il s’inscrivit à la faculté de droit de Bucarest puis alla étudier en France de 1900 à 1904. Il délaissa cependant le droit pour fréquenter la bohème littéraire parisienne de l’époque, notamment au café Vachette. Il s’est lié à un groupe d’artistes roumains en exil : Gheorghe Petraşcu, Camil Ressu, Jean Steriadi, Cecilia Cuţescu-Storck, a connu les acteurs Maria Ventura et Tony Bulandra. Il a également beaucoup lu à la même époque les œuvres de Jules Laforgue ou Charles Baudelaire, côté français, d’Alexandru Macedonski côté roumain. Il a fait connaissance avec le peintre Démétrios Galanis, qui l’a présenté à Jean Moréas, qui, avec sa grande moustache noire et son monocle, l’a encouragé à écrire, s’il avait du talent, écrire encore, même s’il ne savait pas bien le français. En 1904, de retour en Roumanie, il fréquenta le café Kübler, où avaient lieu des débats animés entre les traditionalistes et les modernistes.