Le palais du Parlement (en roumain : Palatul Parlamentului) situé à Bucarest en Roumanie, est un gratte-ciel stalinien (par son style soréal, non par l’époque de sa construction) qui abrite le Parlement roumain composé de la Chambre des députés et du Sénat. Voulu par le dictateur communiste Nicolae Ceausescu, avec sa surface intérieure de 350 000 m2, il est l’un des plus grands bâtiments d’Europe avec le marché aux fleurs d’Aalsmeer (Pays-Bas) et le complexe de bureaux « Cœur Défense » (France). Enfin, il est le plus grand bâtiment en pierre et le deuxième plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone.
La construction du palais commence en 1984 : les plans entraînent la destruction de 520 hectares de la ville de Bucarest (1/5 de la superficie totale du centre historique de la ville), avec la démolition ou le déplacement d’une trentaine d’églises et de 7 000 maisons. Celle-ci entraîne l’expulsion et le relogement de 40 000 personnes dans des immeubles parfois insalubres, sans eau, ni gaz, ni électricité, car non terminés. La colline sous-jacente, le dealul Spirii (butte de Spirea), est ensuite en partie arasée, ce qui détruit aussi les sites archéologiques de ce quartier ancien.
600 architectes et 20 000 ouvriers (dont des prisonniers) travaillent sur le chantier jour et nuit, sous la coordination de l’architecte Anca Petrescu, jeune femme alors âgée de 35 ans, émule de Cezar Lăzărescu, l’un des architectes officiels du régime communiste. Plus d’un million de mètres cubes de marbre extrait de la région de Rușchița (ro) en Transylvanie est utilisé. Le projet aura coûté jusqu’à 40 % du PIB du pays annuel pendant sa construction.
Comme son modèle la Casa Scînteii, le palais devait comporter à son sommet une flèche élevée surmontée d’une énorme étoile rouge, qui n’a finalement pas été réalisée. Le bâtiment inachevé est largement pillé après la chute de la dictature et de Ceaușescu en 1989. Le gouvernement d’Ion Iliescu, successeur de Ceaușescu, décide tout de même d’achever et d’utiliser le palais, car il a d’ores et déjà coûté très cher sur tous les plans. Il sera officiellement baptisé « Palais du Parlement » lors de l’installation de la Chambre des députés en 1994.
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