Ville de Constanța (Roumanie).

Constanța et parfois écrit Constanza) est une ville portuaire de l’est de la Roumanie, située sur les rives occidentales de la mer Noire. Elle est le chef-lieu du județ de Constanța, en Dobrogée. La ville est également le plus grand port de la mer Noire. Fondée autour de l’an 600 av. J. C., elle est considérée comme l’une des plus anciennes villes de Roumanie.

La municipalité de Constanța compte une population de 251 917 habitants en janvier 2023 (la cinquième du pays par le nombre d’habitants), mais l’agglomération compte environ 450 000 habitants avec les communes limitrophes sur une superficie de 1 013,5 km2, soit la seconde agglomération du pays après Bucarest.


Durant la préhistoire, la presqu’île de Constanța abritait un village de pêcheurs mésolithiques, ayant laissé des traces d’habitations, d’outils et de coquilles antérieures aux Gètes (Thraces septentrionaux).

Au Ve siècle av. J.-C., après la colonisation du Pont Euxin, les Ioniens donnent à la localité le nom de Tomis. Au IIIe siècle av. J.-C., son développement atteint son apogée. Ovide, le célèbre poète latin, y est exilé en 8 apr. J.-C. et y meurt en 17. Entre-temps arrivent des Scythes, qui se mêlent aux Gètes, aux Grecs et aux Romains. La région est alors surnommée Scythie Mineure et fait partie de la province romaine de Mésie.

En l’an 311, lorsque l’empereur romain Galère décrète la liberté de religion pour les chrétiens, la ville est élevée au rang de métropole de la Scythie mineure (patrie de Jean Cassien), avec 14 évêchés. On y parle et écrit alors autant le grec que le latin.

Du ive au xie siècle, la région, appelée « Paristrie » ou « Paradunavie » (« auprès de l’Istros ou Danube ») et défendue par l’Empire romain d’Orient, résiste aux invasions des Goths, Huns, Slaves, Avars et autres. Mais à la bataille d’Ongal en 680, le Khanat bulgare du Danube victorieux conquiert les Balkans et la ville est abandonnée : plus aucune mention n’est parvenue des quatre siècles suivants, jusqu’à ce que l’Empire romain d’Orient (ultérieurement appelé byzantin) en reprenne le contrôle en 977 et la relève, car c’est un abri naval important entre Constantinople et les bouches du Danube. Des populations grecques, valaques, bulgares et arméniennes laissent alors des inscriptions et sont signalées par les chroniques byzantines.

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La Bessarabie.

Bessarabie(roumain : Basarabia ; russe : Бессарабия, Bessarabia ; ukrainien : Бессарабія, Bessarabia) est un nom désignant tour à tour plusieurs territoires des anciennes principautés roumaines, dans le sud-est de l’Europe, et provenant de la dynastie valaque des Bassarab. Dans le sens le plus courant, il désigne la partie orientale de la Moldavie historique, située entre le Prut et le Dniestr, aujourd’hui partagée entre la Moldavie et  l’Ukraine.


À l’origine, ce territoire était habité par les Thraces Tyrgètes (le fleuve Dniestr est l’antique Tyras), appelés aussi Daces (voir Dacie, Carpes et Costoboces). Des tribus germaniques (les Bastarnes) s’installent parmi les Tyrgètes (voir Gètes). On y rencontre aussi des Indo-Européens de la steppe : Scythes, Sarmates, Roxolans, Iazyges. L’Empire romain rattache le Sud du pays (rives du Danube et le littoral de la mer Noire) à la province de Scythia Minor (actuelle Dobrogea ou Dobroudja). Les Huns traversent le pays au iie siècle. Alaric Ier, roi des Wisigoths, naît aux bouches du Danube. Tribus slaves, nomades goths, iasses et autochtones valaques s’y mélangent ensuite, sous les dominations successives de divers khanats turcophones et mongols : Avars, Khazars, Petchénègues, Coumans (Polovtses) et Tatars. Après 1328 les rives de la mer Noire jusqu’au Dniestr ont été contrôlées par la Valachie. La population majoritaire est de langue valaque et de religion chrétienne (orthodoxe, rattachée à l’exarchat de Vicina). Les bouches du Danube et les rives de la mer entre le Danube et le Dniestr sont alors nommés Basarabia, Bessarabie, du nom de la dynastie régnante en Valachie.

Au sein de la principauté de Moldavie (fondée au début du XIVe siècle), le territoire compris entre les fleuves Prut et Dniestr, très exposé aux raids tatars, est défendu par des citadelles élevées face aux principaux gués du Dniestr (Hotin, Soroca, Tighina, Cetatea Albă) et par des fortins échelonnés à l’intérieur du pays. La région est divisée en tinuturi (comtés). De nombreux monastères fortifiés complètent le dispositif. Entre 1359 et 1789, près de 200 raids tatars sont repoussés, mais 28 de ces raids parviennent à contourner ce réseau de défense et à piller des villages de l’intérieur.

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Alexandre Jean Cuza, homme d’état et souverain.

Alexandre Jean Cuza (en roumain : Alexandru Ioan Cuza), né le 1er avril 1820 à Bârlad en Moldavie (en Roumanie) et mort le 15 mai 1873 à Heidelberg (en Allemagne), est l’une des figures majeures de la renaissance culturelle roumaine, devenu officier, homme d’État et souverain des Principautés unies de Moldavie et de Valachie entre 1859 et 1866.


Alexandre Jean Cuza appartient à la classe noble traditionnelle des boyards, majoritaire dans les gouvernements locaux de Valachie et de Moldavie, gardant le contrôle de la terre (système latifundiaire), clé de la fortune et du pouvoir dans l’ère pré-industrielle. La famille Cuza appartient à la mouvance libérale, et Alexandre, parfaitement francophone, est éduqué dans cet esprit. Citant Mavrocordato, il dit de lui-même : « Je ne suis pas un homme du peuple, mais je suis un homme pour le peuple. »

Alexandru Ioan (Alexandre Jean) Cuza est né le 1er avril 1820 (le 20 mars 1820 selon le calendrier julien) à Bârlad en Moldavie. Il est le fils de Ioan Cuza (1783-1848) et de Sultana Cozadini (vers 1795-1865), née à Constantinople dans une famille roumaine d’origine gréco-italienne. Ses parents, mariés en 1812, ont deux autres enfants : Dumitru, mort d’un accident d’équitation et une sœur, Sultana, mariée à un préfet nommé Mihai Jora, devenu ministre des affaires étrangères de Moldavie en 1860-1861. Son père, boyard et propriétaire terrien est originaire du Județ de Vaslui où sa famille a occupé durant plusieurs générations des postes dans l’administration moldave.

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