Giovanni Segantini, né à Arco sur le lac de Garde (Tyrol, Empire d’Autriche) le 15 janvier 1858 et mort dans le Schafberg au-dessus de Pontresina (canton des Grisons, Suisse) le 28 septembre 1899, est un peintre italien rattaché au courant du symbolisme réaliste. C’est un peintre de genre qui a représenté des sujets typiques, et est considéré comme un maître des paysages de haute montagne. Pour Philippe Dagen du journal Le Monde, « il s’agit d’un des artistes majeurs de son temps, entre symbolisme, postimpressionnisme et primitivisme ».
Il commence très tôt à peindre en plein air et développe sa propre version de la technique du pointillisme, à l’aide de laquelle il peut reproduire la lumière ininterrompue du monde de la haute montagne et augmenter l’effet naturaliste de ses images.
Giovanni Battista Emanuele Maria Segatini, son vrai nom, qu’il change plus tard en Segantini nait en 1858 à Arco, au nord du lac de Garde, dans la partie italophone du Tyrol, appartenant alors à l’Empire d’Autriche, dans une famille aux conditions économiques précaires, enfant du charpentier Agostino Segatini (* 1802 ; † 20 février 1866) et de sa troisième épouse, Margherita de Girardi (* 4. septembre 1828, Castello-Molina di Fiemme ; † 3. née en mars 1865, Trente). Un frère, qui a six ans de plus, décède dans un incendie le 20 juillet 1858.
Après la mort prématurée de sa mère (elle décède à l’âge de 36 ans) quand Giovanni a sept ans, son père, alcoolique, qui est marchand ambulant et ne peut s’occuper de lui, le confie à une fille de son premier mariage, Irène, qui habite Milan. Celle-ci ressent l’enfant comme un fardeau. Un an plus tard, Agostino décède. En juillet 1865, la haine pousse la demi-sœur si loin qu’elle écrit aux autorités d’Innsbruck pour demander la révocation de la nationalité autrichienne de Giovanni. Ce qui arrive : selon les lois répressives qui s’appliquent aux dominions italiens dans l’ancien Empire d’Autriche, un enfant de sept ans peut voir sa citoyenneté révoquée. Segantini est resté apatride toute sa vie.