Étienne Ier ou saint Étienne (en hongrois : Szent István király, en latin : Sanctus Stephanus, en slovaque : Štefan I ou Štefan Veľký), né vers 975 et mort le 15 août 1038, fonde le royaume de Hongrie dont il devient le roi en 1000 ou en 1001. Canonisé en 1083 pour l’évangélisation de son pays, il est aujourd’hui considéré comme le saint patron de la Hongrie et fêté par l’Église catholique le 16 août.
Sous son règne, la Hongrie connaît une longue période de paix et de prospérité, et devient l’une des principales routes pour les marchands et les pèlerins circulant entre l’Europe occidentale et Constantinople ou la Terre sainte. Aucun des enfants d’Étienne ne vit assez longtemps pour lui succéder et sa mort en 1038 provoque une guerre civile qui dure jusqu’à la fin des années 1070.
À la mort de son père vers 997, Étienne organise une assemblée des seigneurs hongrois à Esztergom où il est désigné grand-prince. Il ne contrôle alors que les régions du Nord-Ouest de la plaine de Pannonie dont le reste est dominé par des chefs tribaux. Son accession au trône est en accord avec le principe de primogéniture selon lequel le fils aîné succède au père et qui est en vigueur dans une grande partie de l’Europe médiévale. En revanche, cela va à l’encontre de la tradition tribale de l’ancienneté stipulant que le successeur de Géza aurait dû être le membre le plus ancien de la dynastie Árpád, qui est à ce moment Koppány. Ce dernier, qui porte le titre de duc de Somogy, a pendant de nombreuses années administré les régions de Transdanubie au sud du lac Balaton.
En accord avec la coutume païenne du lévirat, Koppány épouse Sarolt la veuve du chef défunt et annonce qu’il revendique le trône. Il n’est pas impossible que Koppány ait été baptisé avant 972 mais la plupart de ses partisans sont païens et s’opposent au christianisme représenté par Étienne et sa suite composée essentiellement de chevaliers allemands. Une charte de 1002 pour l’abbaye de Pannonhalma mentionne ainsi une guerre entre « les Allemands et les Hongrois » lorsqu’elle évoque l’opposition armée entre Étienne et Koppány. Györffy avance cependant qu’un nombre significatif de troupes auxiliaires et de guerriers hongrois ont combattu dans l’armée d’Étienne. Il s’appuie pour cela sur les noms d’implantations en Transdanubie autour des frontières supposées du territoire de Koppány tels que Oszlar (« Alains »), Besenyő (« Petchénègues ») ou Kér faisant référence à des groupes ethniques ou à des tribus magyares.