Jens Christian Svabo, linguiste.
Jens Christian Svabo, né en 1746 à Miðvágur, dans l’île féroïenne de Vágar, et mort le 14 février 1824 à Tórshavn, la capitale des îles Féroé, fut le premier érudit à s’être intéressé au féroïen. Il est considéré comme le fondateur de la lexicographie de cette langue et l’un des ethnologues pionniers de l’étude de la société féroïenne.
Fils du pasteur Hans Christophersen Svabonius (1702-1764) et de sa femme Armgard Maria Samuelsdatter, née Weyhe, Jens Christian Svabo commença par suivre l’enseignement paternel, puis fréquenta l'”école latine” de Tórshavn. Le 30 juillet 1762, il en réussit l’épreuve terminale, obtenant la mention “bien” (bene). Comme son condisciple, le futur naturaliste Nikolaj Mohr, de quelques années son aîné, il fut interrogé sur le catéchisme, les Positiones de Wöldike, la logique, l’ontologie, la cosmologie, la théologie naturelle, l’éthique, la politique, l’histoire universelle, le premier livre des Éléments d’Euclide, des auteurs latins (Cornelius Nepos, Quinte-Curce et Salluste) et le Nouveau Testament en grec. Les deux condisciples s’inscrivirent ensemble à l’université de Copenhague. Pensionnaires du Collège royal (Regensen), ils étudièrent avec ardeur, non pas la théologie comme l’avaient fait tous leurs prédécesseurs féroïens, mais les sciences naturelles et l’économie, dans l’esprit des Lumières. Par manque de moyens, ils ne purent toutefois pas aller au-delà de l’examen de philosophie, qu’ils passèrent en 1769.
À Copenhague, Svabo poursuivit aussi son apprentissage musical, entamé dans l’archipel. Violoniste, il composa également des chansons: en 1928, on en découvrit dans le grenier de sa maison, à Tórshavn, un recueil manuscrit, qui est actuellement conservé à la Bibliothèque nationale féroïenne (Føroya Landsbókasavn).