Josip Jelačić, militaire et homme d’état.
Josip Jelačić Bužimski (ou Joseph Iélatchitch de Boujim, en hongrois Jellasics József), né le 16 octobre 1801 à Petrovaradin, en Slavonie (Empire d’Autriche, aujourd’hui en Serbie) et mort le 20 mai 1859 à Zagreb (Empire d’Autriche, aujourd’hui en Croatie), est un général autrichien et homme d’État croate, fils de Franz Jelačić de Boužim. Il fut baron, comte, puis ban de Croatie.
En sortant de l’école militaire de Vienne, en 1819, il entra dans l’armée autrichienne avec le grade de sous-lieutenant de dragons, cultiva la poésie dans ses loisirs de garnison et publia, en 1825, un recueil de vers. Nommé capitaine-lieutenant en 1830, major en 1837, puis lieutenant-colonel dans un régiment-frontière du Banat, il était colonel depuis 1842, lorsqu’il eut à combattre des bandes bosniaques aux frontières de la Croatie. Il fit preuve, dans ces circonstances, d’autant de décision que d’habileté (1845), et acquit une grande popularité en Croatie par l’énergie avec laquelle il mit un terme aux déprédations de ces brigands.
Les événements de 1848 permirent à Jelačić de déployer toute l’énergie de son caractère et de donner carrière à son ambition. À cette époque, la Croatie avait été réunie à la couronne de Hongrie malgré ses habitants qui, séparés des Magyars par la race, le langage, les mœurs, supportaient avec une extrême impatience la suprématie étrangère. D’un côté, les Croates étaient profondément irrités de ce que, dans les actes du gouvernement, on se servît exclusivement de la langue des magyares, et de ce que ceux-ci servissent d’intermédiaires entre l’empereur et eux. D’un autre côté, les Hongrois, tout en réclamant pour eux l’indépendance, n’avaient rien stipulé pour les slaves du Royaume de Croatie et du Royaume de Dalmatie, de sorte que les Croates pouvaient redouter, de la part de ces derniers, une oppression d’autant plus lourde qu’elle serait sans contrepoids. Loin de calmer ces inquiétudes, Jelačić les accrut encore et persuada les Croates que le salut de leur nationalité tenait à la conservation de l’Empire d’Autriche. En conséquence, ces derniers envoyèrent une députation à Vienne pour déclarer à l’empereur Ferdinand que la Croatie était prête à donner son sang et ses biens pour le maintien de l’intégrité de l’empire, et pour demander que Jelačić devînt leur ban. L’empereur, enchanté de trouver, dans un moment aussi critique, de telles dispositions dans une partie de ses sujets, s’empressa de nommer Jelačić ban de Croatie, conseiller privé et général commandant et chef des districts du Banat, de Varaždin (ou Waradin) et de Karlovac (ou Carlstadt).