La croisière noire est une expédition automobile qui traversa le continent africain du Nord au Sud entre le 28 octobre 1924 et le 26 juin 1925. Également nommée « Expédition Citroën Centre Afrique » ou encore « 2e mission Haardt Audouin-Dubreuil », elle est mise sur pied par André Citroën afin de mieux faire connaître sa marque et d’ouvrir une ligne régulière motorisée traversant le continent africain.
Au-delà du simple aspect publicitaire, il s’agit également d’une expédition à portée politique, culturelle et scientifique. La croisière noire supplée ainsi le projet stagnant du « Transsaharien » en ayant recours, comme le fait remarquer André Citroën en 1925, à des investissements plus faibles au départ et sur une moindre durée.
Dès la fin du XIXe siècle, quelques explorateurs, comme Félix Dubois en 1898, ont tenté des essais automobiles en Afrique, mais les résultats furent peu concluants. Ce n’est qu’en 1922 qu’une expédition d’envergure sera entreprise. La mission de Georges-Marie Haardt et Louis Audouin-Dubreuil traverse le Sahara du nord au sud en empruntant l’itinéraire classique des pistes caravanières, fin 1922 – début 1923. Georges Estienne qui y a participé convainc son père le général Jean Estienne d’organiser une nouvelle traversée empruntant une nouvelle voie plus adaptée au transport automobile. Fin 1923, la première mission Gradis, dite « Algérie-Niger », traverse le Sahara de Figuig (extrême-est du Maroc) à Savé (actuel Bénin), à bord de quatre autochenilles Citroën « Kégresse », parcourant 3 600 kilomètres. Ils sont accueillis à l’arrivée par André Citroën, sa femme, l’ingénieur Adolphe Kégresse, et le général Jean Estienne. L’année suivante, la seconde mission Gradis est organisée, à bord de voitures Renault, toujours pour traverser le Sahara, mais par la route dite « du Grand Axe ».