Ville de Collonges-la-rouge (Corrèze).

Collonges-la-Rouge (Colonjas en occitan) est une commune française limousine, située dans le département de la Corrèze en région Nouvelle-Aquitaine. La mise en valeur de son patrimoine vaut à la commune qui fait 1 431 hectares d’avoir 420 ha classés monument historique et 189 ha inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Les habitants de Collonges-la-Rouge sont des Collongeois et Collongeoises.

Les moines de l’abbaye de Charroux en Poitou fondent en 782 un prieuré à la suite d’une donation du comte Roger de Limoges. Le prieuré est intégré dans la Vicomté de Turenne en 844 et attire, sous sa protection, une population de paysans, d’artisans et de commerçants. Autour de ses bâtiments protégés par des remparts percés de quatre portes (dont deux subsistent), le bourg devient une escale pour les pèlerins en route pour Compostelle via Rocamadour. En 1308, le vicomte de Turenne accorde à la ville une charte de franchise. Le droit de juridiction haute, moyenne et basse lui est accordé. Il préside à la naissance de lignées de procureurs, avocats, notaires. L’enclos ne suffit plus à contenir sa population. Naissent alors les barris : le faubourg de la Veyrie à l’est, celui de Hautefort, du Faure, la Guitardie. La production viticole à cette époque, vendue surtout localement et auprès des abbayes, contribue à la prospérité du commerce de Collonges. La tradition locale veut que cette production fasse partie des vins des papes d’Avignon qui s’invitent à la table des rois de France.

Collonges traverse les guerres de Religion, de manière relativement pacifique, puisque les deux nefs de l’église sont utilisées alternativement pour le culte catholique et le culte protestant. Après les guerres de Religion, la reconstruction du patrimoine de la bourgeoisie enrichie et de la petite noblesse coïncide avec la montée en puissance de la vicomté dont plusieurs membres font de Collonges la capitale résidentielle de la région. C’est au XVIe siècle, le « grand siècle de Collonges » que s’élèvent les nobles logis des officiers de la vicomté, manoirs que les Collongeois appellent aujourd’hui des castels. Ces logis se distinguent des maisons par la présence de tours d’escalier mais aussi très souvent de tourelles et d’échauguettes qui reposent sur des culs-de-lampe moulurés, et par de plus riches décors architecturaux. Après la vente de la vicomté à la Couronne de France en 1738 — qui entraine la fin de ses privilèges fiscaux — puis la Révolution, qui détruit les bâtiments du prieuré, beaucoup d’habitants quittent le village, et Collonges devient une carrière de pierres. Le bourg ne retrouve qu’une prospérité éphémère au début du XIXe siècle. Cette fragile prospérité est anéantie par le phylloxéra qui décime les vignes dans les années 1880 et par l’exode rural, si bien que Collonges perd une grande partie de sa population, le village se transformant en carrière de pierres. Des coteaux entiers de ceps malades sont arrachés et remplacés par des noyers, aujourd’hui culture emblématique de ce territoire. La région s’est alors tournée vers la polyculture aquitaine (céréales, maïs, tabac), l’élevage et le gavage d’oies sur le plateau calcaire, l’élevage bovin sur le plateau limousin plus humide.

Collonges la Rouge, carte maximum, 3/07/1982.

Afin d’enrayer ce déclin, la municipalité de Collonges entreprend des efforts de conservation dès 1905, permettant de classer plusieurs monuments. Quelques Collongeois ont l’idée de créer une organisation qui a pour mission, avec le concours des pouvoirs publics et la mairie de Collonges, de mettre en valeur le patrimoine du village. L’association « La Société des Amis de Collonges » naît le 20 septembre 1927 et veut l’inscription à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques du bourg. Cette inscription est actée le 30 septembre 1942 et s’étend aux abords le 4 mai 1973.

Collonges la Rouge, essais de couleurs.

Le 4 septembre 1969, Charles Ceyrac, homme de communication et maire de Collonges qu’il veut ouvrir progressivement au tourisme, obtient que sa commune devienne officiellement Collonges-la-Rouge. Le maire poursuit ses efforts dans ce sens « avec la suppression de tous les fils électriques et téléphoniques, le pavage des rues, la mise en lumière du village, l’aménagement d’aires de stationnement à ses entrées permettant partir de 1970 d’interdire son accès aux voitures d’avril à septembre ».

Collonges la Rouge, épreuve d’artiste signée.

Collonges et ses abords, en incluant les coteaux surplombant le village au nord, sont inscrits parmi les sites classés depuis le 1er juillet 1996.

Village touristique et pittoresque, il est touché au début du XXIe siècle par le phénomène de gentrification : des personnes financièrement aisées achètent des résidences secondaires (près de 140 sur les 315 habitations) au cœur de Collonges-la-Rouge pour s’installer ou louer leur bien, repoussant les Collongeois de « naissance » en périphérie du village.

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Sources : Wikipédia, YouTube.